« Pour une culture de la victoire »
Ce jeudi, alors que le gouvernement était contraint de présenter sa démission au bout de seulement trois mois d’exercice, une journée de grève pour les services publics avait lieu dans toute la France. Malgré le chaos politique et la crise sociale aigüe, les directions syndicales ont inventé la déconvergence des luttes : des journées de grève séparées, secteur par secteur, pour affaiblir au maximum le rapport de force.
C’est donc la fonction publique qui ouvrait le bal, avant les cheminots et l’industrie. La manifestation du jour, comme la météo, s’annonçait morose. Et pourtant à Nantes, ce sont 10.000 personnes qui ont battu le pavé humide. Une grosse manifestation – la plus importante après Paris – qui s’explique par le contexte local : la Région, dirigée par la droite extrême, annonce une coupe massive du budget de la culture et des associations. Des dizaines de milliers d’emplois sont menacés, le tissu associatif risque l’implosion, et la colère est immense contre ce «plan social» made in Pays-de-la-Loire, une région fantoche tenue par la droite réactionnaire.
Plus réjouissant, la jeunesse nantaise s’est largement mobilisée : plusieurs lycées bloqués au petit matin, réunissant des centaines d’élèves, qui ont formé un cortège de tête donnant un peu de dynamique à cette manifestation bien calme.
Le secteur de l’Éducation, très mobilisé, était aussi bien visible. À Nantes, près d’un enseignant sur deux était en grève, ce qui est très important. La profession souffre et le fait savoir.
Tout au long du défilé, des dizaines d’affiches ont appelé à se mobiliser contre un meeting du RN prévu samedi 14 décembre à Orvault, au nord de la ville. Pas question de laisser l’extrême droite s’implanter à Nantes.
Pour autant, cette manifestation du 5 décembre est loin de faire trembler le pouvoir : avançant à pas lent, sans grande énergie, la foule a fini trempée devant l’hôtel de région, cerné de CRS. Des freestyles de rap et des chants de l’opéra de Nantes et Angers ont tout de même réchauffé l’ambiance. L’affluence de cette grève qui ne concernait que les fonctionnaires, montre la colère est massive, il faut la transformer en actions coordonnées et réellement dérangeantes pour le pouvoir.
Rendez-vous le 12 décembre pour une journée de grève générale, et le 14 contre les fascistes. Comme le proclamait une banderole : construisons une culture de la victoire.
Images : Oli Mouazan, CA
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