Borne : la quatrième ministre de l’éducation d’affilée qui n’y connaît rien


Mais elle, elle le revendique.


Élisabeth Borne fait coucou de la main.

Le Ministère de l’Éducation est le plus important de France : 1,2 million d’agents dont 713.500 enseignants dans le public, il représente un cinquième de l’emploi public en France. C’est le premier budget de l’État, et le ministère le plus stratégique, puisqu’il sert à former les générations futures.

À la tête du ministère, on pourrait trouver des personnes compétentes, formées aux méthodes pédagogiques, des gens qui pratiquent et aiment l’enseignement, qui connaissent ce métier et respectent son personnel. Mais non, Macron place à chaque fois les personnes les plus incompétentes, méprisantes et étrangères au métier qu’il a pu trouver.

Cette fois-ci, c’est Élisabeth Borne, l’ancienne Première Ministre, qui s’y colle. Pendant la passation de pouvoir avec sa prédécesseure le 24 décembre dernier, elle a d’abord déclaré tranquillement : «Je ne suis pas spécialiste des sujets liés à l’éducation». Une erreur de com’ ? Pas du tout, Borne persiste et signe le 5 janvier sur BFM : «Je ne crois pas qu’on attende d’un ministre qu’il soit un spécialiste de ses sujets, ou alors on peut regarder les CV de tous». Une menace à peine voilée à ses collègues, tout aussi incompétents qu’elle dans leurs domaines. Payés plus de 10.000 euros par mois, nos ministres nous disent ouvertement qu’ils n’en ont plus rien à foutre de faire illusion.

Macron est-il en train de réaliser une expérience sociale sur le corps enseignant ? On est en droit de se demander, puisque Borne est la quatrième Ministre de l’Éducation à la suite qui crache ouvertement sur les profs et qui ne connaît rien à l’enseignement.

Amélie Oudéa-Castera haïssait l’Éducation Nationale au point de mettre ses enfants dans une école privée catholique intégriste. Gabriel Attal n’a jamais posé ses fesses sur les bancs d’une école publique. Son prédécesseur, Blanquer, qui avait au moins le mérite d’avoir déjà donné des cours, envoyait ses consignes aux profs par mail, la veille pour le lendemain, pendant ses vacances à Ibiza.

Quant à la dernière Ministre avant Borne, Anne Genetet, elle n’a absolument aucun lien de près ou de loin avec l’Éducation. Elle incarne même l’antithèse des valeurs attendues dans l’enseignement. Cette dame a été «expatriée», le nom poli pour qualifier les immigrés occidentaux, pendant des années à Singapour.

À la tête d’une entreprise nommée «Help Agency», elle conseillait les autres occidentaux à bien dresser leurs domestiques. Elle expliquait que les congés payés ne sont «ni obligatoire, ni recommandé», appelait à se méfier des bonnes «plus exigeante» et valorisait «la soumission et le respect».

Le 14 mai dernier, devenue députée macroniste, elle expliquait à propos du SNU «qu’il s’agit de mettre en œuvre la souffrance, la discipline et les rites» pour la jeunesse. Une belle vision de la pédagogie. Heureusement, elle n’est restée que trois mois.

Venons en à Borne. Son bilan à Matignon est l’un des plus inquiétants de la Cinquième République : 23 recours au 49.3 en un an et demi, un record absolu sur un laps de temps si court, pour imposer les pires reculs sociaux depuis la Libération.

Avant cela, cette polytechnicienne a fait carrière dans le microcosme des hauts fonctionnaires, cette noblesse d’État sans valeurs morales. Avant d’entrer en politique, elle avait fait un séjour dans le privé, puis été préfète de la région Poitou-Charentes et présidente de la RATP.

Au moment de l’élection de Macron, elle avait abandonné ses réseaux du PS pour entrer dans le gouvernement. Ministre des transports, elle avait organisé dès 2018 une réforme de la SNCF privatisant le réseau ferroviaire et détruisant le statut de cheminot, avec les conséquences que l’on connaît. Ministre du Travail, elle avait réalisé une première réforme scélérate de l’assurance chômage en baissant les allocations.

Première Ministre lors du repas de Noël 2022 à Matignon, Élisabeth Borne a enfilé un maillot de foot floqué des chiffres 49.3 pour amuser la galerie. Ces gens savent s’amuser de la souffrance qu’ils infligent à leur propre population.


Au début de l’année dernière, Élisabeth Borne avait été jetée comme une malpropre par son boss qui s’amuse avec ses employés. Après sa démission, Borne a quand même estimé qu’il était «plus que jamais nécessaire de poursuivre les réformes», animée par un fanatisme de la destruction. En novembre, elle recevait une petite Légion d’Honneur comme lot de consolation. Finalement, elle revient. Cette fois pour s’occuper des profs. Mais sans rien y connaître.


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Une réflexion au sujet de « Borne : la quatrième ministre de l’éducation d’affilée qui n’y connaît rien »

  1. Pour l’éducation, la santé et même en matière sociale en générale, L’Etat bourgeois n’a pas besoin de réelles compétences, il faut juste qu’il mette la main sur des raclures prêtes à collaborer avec le patronat et à tout saccager, c’est pour ça que ce ramassis de parasites à trouver que Borne avait sa place au ministère de l’éducation

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