Le rassemblement antifasciste est maintenu ce jeudi 13 mars

Jean-Eudes Gannat est un militant d’extrême droite de bonne famille : il incarne la radicalisation fasciste de la bourgeoisie. Connu pour sa violence, proche du RN et de Bruno Retailleau, Jean-Eudes était invité ce jeudi par le groupuscule d’extrême droite «La Ligue ligérienne» ce jeudi à Nantes.
Une conférence animée par Jean-Eudes devait évoquer le «populisme» rue de Châteaulin, près de St Mihiel. Cette adresse ne vous dit peut-être rien, sauf si vous êtes un néo-nazi : il s’agit du local de la Ligue ligérienne, un obscur groupuscule d’extrême droite qui loue une sorte de garage au bord de l’Erdre.
Contrairement à ce qu’écrit le quotidien Ouest-France, qui parle de la Ligue ligérienne sans rien expliquer, comme s’il s’agissait d’une amicale de boule nantaise, il ne s’agit pas d’un simple “groupement”. Créé fin 2020, reprenant le flambeau d’une série d’autres groupes d’extrême droite éphémères à Nantes, la Ligue ligérienne met en scène sur les réseaux sociaux ses maraudes réservées aux blancs et ses entraînements de boxe.
Dans son modeste local, qui arbore un drapeau franquiste et un drapeau confédéré – celui des États esclavagistes pendant la guerre de Sécession aux USA – le groupuscule organise des conférences catholiques-traditionalistes, d’autres nationalistes-révolutionnaires. L’une d’elle a été animée par Christian Bouchet, vieux compagnon de route du Front National et ancien du groupe néo-nazi terroriste Unité radicale, aujourd’hui dissout. On trouve aussi dans ce groupe un certain Alexandre Goodarzy, membre de l’association SOS chrétiens d’Orient, visée par une enquête pour complicité de crimes de guerre pour ses liens avec des milices syriennes pro-Assad.
Se présentant comme une “association de solidarité”, il s’agit en réalité d’une ligue néofasciste violente. Et Jean-Eudes Gannat, néo-nazi notoire, en est donc l’invité d’honneur. La préfecture vient d’annoncer l’interdiction de la conférence, pour «risques avérés de troubles à l’ordre public» et «commission possible d’infractions pénales, notamment d’atteintes à la dignité de la personne humaine». D’ordinaire, les autorités nantaises laissent l’extrême droite faire ce qu’elle veut dans la ville, cette interdiction est donc motivée par la riposte antifasciste : le contre rassemblement, prévu à 18h30 à Saint-Mihiel, a d’ailleurs été interdit, ainsi que tout rassemblements dans le secteur.
Dans la famille Gannat, je voudrais….
La famille Gannat est une dynastie de fascistes de père en fils basée à Angers. Le patriarche, Pascal Gannat est une figure du Front national, il a été directeur de cabinet de Jean-Marie Le Pen de 1988 à 1992. Louis-Joseph Gannat, connu sous le nom de son épouse Pecher, qu’il aurait soit-disant choisi de porter par “sentimentalité”, mais en réalité pour avoir un nom moins sulfureux à présenter pour ses velléités électorales en tant que candidat RN, tweetait en avril dernier : «Juif qui parle bouche qui ment». Le frère, François-Aubert Gannat, néo-nazi membre de génération identitaire, multicondamné pour des faits de violences, aime chanter “À mort les Arabes, à mort les Noirs !” dans les rues d’Angers. Il avait par exemple été jugé en octobre 2017 pour l’agression d’un homme d’origine rwandaise dans un bar. Avec ses camarades, il l’avait traité de «sous race, même les animaux ont une race plus pure», avant de le rouer de coups.
C’est l’autre fils qui nous intéresse aujourd’hui. Jean-Eudes est un peu l’intellectuel de la famille, réalisant de nombreuses conférences et des vidéos en ligne. Biberonné au FN, il est candidat aux municipales angevines sous cette étiquette en 2014. En 2017, il fonde le bar et groupuscule fasciste l’Alvarium à Angers, revendiquant 130 membres. C’est dans ce lieu que converge toute la frange identitaire de la ville, et que la plupart des actions violentes et descentes racistes sont planifiées. Une procédure de dissolution contre l’Alvarium est lancée en 2021 suite à de nombreux faits de violences. Parmi leurs agressions, en 2018 les nervis tabassent et forcent une personne à effectuer un salut nazi. En 2020, ils attaquent un squat antifasciste d’Angers.
En 2021, les mêmes néo-nazis agressent violemment des passants qui avaient collé un autocollant sur leur local. En 2022, ils attaquent la manifestation du 1er mai. Malgré la confirmation de dissolution en 2023, les militants nationalistes continuent leur exactions et agressions en toute impunité. En juillet 2023, lors de la révolte suite à l’exécution de Nahel par la police, les nervis de l’Alvarium attaquent avec des armes des manifestations anti-racistes, avant de se retrancher dans leurs locaux protégés par la police. Après ces violences, les agresseurs ont été relaxés par la justice, mais la mairie avait fermé administrativement le local. À leur tête, on trouve Jean-Eudes Gannat donc, l’invité d’honneur de la Ligue ligérienne.
La famille Gannat est également en forts bons termes avec Bruno Retailleau, notre détesté Ministre de l’intérieur. Dans un article de Blast, on apprend notamment que lorsque ce dernier était président du conseil régional des Pays de La Loire, il travaillait volontiers mains dans la main avec les 13 conseillers frontistes, qui comptaient à leur tête… Pascal Gannat. Ce dernier explique : «Je suis catholique, lui aussi, et de ce fait nous faisions partie du même milieu conservateur local. On s’est connus et appréciés durant cette période. Nous partagions une même admiration pour des économistes libéraux comme Friedrich Hayek ou Frédéric Bastiat». Même après le départ de Retailleau de la présidence de la région, il avait gardé un bureau dans lequel Gannat «venait le voir discrètement». On comprend mieux pourquoi les rejetons de cette famille de notables bénéficient d’une telle mansuétude des autorités.
Un local fasciste à Nantes
Depuis l’ouverture de ce local près de Saint-Mihiel, dans le centre de Nantes, on assiste à une recrudescence d’agressions et tags fascistes en ville. Et avant cela, dès 2017, deux jeunes avaient subi une tentative d’assassinat par un commando d’extrême droite, le soir des élections présidentielles, après une manifestation contre l’extrême droite. Le groupe qui avait organisé ce lynchage était parti de la permanence du Front National, située à quelques centaines de mètres seulement de l’actuel local de la Ligue ligérienne…
Le 31 juillet 2021, des nervis de la Ligue et d’autres groupuscules attaquaient un cortège lors d’une manifestation contre le pass sanitaire. Fin février, des tags fascistes sont apparus sur les locaux de la CIMADE, association humanitaire aidant notamment les personnes exilées. Mardi 11 mars, des militants du syndicat d’extrême droite l’UNI, ont tenté de s’en prendre à une Assemblée générale antifasciste à la fac de Nantes, avant d’être repoussés. Il y a quelques années encore, une telle provocation aurait été impensable.
Entre les meetings du RN qui se multiplient et les conférences de néonazis – qui ne sont que les deux faces d’une même pièce – l’extrême-droite semble persister dans sa volonté de s’implanter localement. Déjà, une mobilisation populaire avait permis d’empêcher un meeting du RN à Saint-Herblain du 22 février. À chaque fois qu’ils tenteront une percée, ils trouveront une mobilisation déterminée sur leur chemin.
Un rassemblement contre l’extrême droite est maintenu ce jeudi 13 mars, à 18H, à Saint-Mihiel.
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Une réflexion au sujet de « Nantes : un groupe néo-nazi tente de s’implanter, sa conférence annulée »
Bonjour Contre Attaque, il y a six jours environ Pierre Antoine Sprimont professeur (d’extrême droite) à été suspendu de ses fonctions à la fac de droit pour propos raciste et il y a deux jours un étudiant à la fac de droit à sauté volontairement d’une passerelle située au deuxième étage à l’intérieur de cet établissement , il souffrait de harcèlement. Il a été sauvé et son pronostique vital n’est plus engagé. Sprimont était un professeur d’extrême droite, conseiller municipal d’opposition à la ville de Rouen et il avait également une certaine fonction à L’institut Catholique de Paris qui gère un Lycée privé à Rouen. Ce même individu fréquente également des fafs qui se rassemblent au Mora ( bar associatif indentitaire de Rouen).
Voir aussi les articles du journal Paris- Normandie.