
La droite radicale a trouvé son nouveau slogan, vite repris par Cnews et la galaxie Bolloré : «C’est Nicolas qui paie». Sur les réseaux sociaux, «Nicolas», ce serait l’archétype du contribuable blanc de classe moyenne, qui croulerait sous les impôts à cause des retraités et les immigrés.
«Nicolas» n’a pas tort sur tout : le gouvernement français taxe énormément alors qu’il a saccagé les services publics et que des secteurs qui fonctionnaient ont été sabotés : la santé, l’école, La Poste, les trains… Même les indemnités chômage et les arrêts de travail sont rognés. Alors où va le pognon ? En réalité, on pourrait en effet payer moins d’impôts si Macron n’avait pas décidé de dilapider 200 milliards d’euros par an sous forme «d’aides aux entreprises», c’est-à-dire des cadeaux aux patrons sans contreparties, ni débloqué des budgets militaires hallucinants se chiffrant en centaines de milliards, ou encore des bonus pour la police et des dépenses pharaoniques pour des cabinets de conseil privés.
Car contrairement à ce que répètent les droitards, la France est de moins en moins un État providence mais plutôt un régime néolibéral. Le pouvoir continue de taxer autant, mais il réoriente l’argent de l’État social vers le secteur privé, la police et la guerre. Définançons tout ça, on respirera mieux.
Mais ce n’est pas le plus drôle : «Nicolas» paie aussi pour Marine Le Pen. Le 31 mars 2025, la cheffe de l’extrême droite était condamnée pour avoir détourné 4,5 millions d’euros d’argent public, soit 146 mois de rémunération d’assistants parlementaires européens. Des emplois fictifs. Elle avait écopé d’une peine de prison et de 4 ans d’inéligibilité. L’extrême droite qui passe son temps à dire que la justice est «laxiste» avait hurlé contre cette décision jugée «trop sévère» et qualifiée de «complot politique».
Sauf qu’un nouveau scandale de détournement d’argent public commis par le RN pointe déjà le bout de son nez. Selon Le Monde, un montant d’au moins 4,33 millions d’euros – qui s’additionne au précédent donc – a été détourné, et a profité à des militants néofascistes proches du clan Le Pen. Le RN leur a versé des fortes sommes après avoir signé avec eux des contrats sans véritables appels d’offres.
Le RN a notamment arrosé l’entreprise de Frédéric Chatillon, ancien chef du GUD, pour imprimer des affiches. Sauf qu’il s’avère que ce monsieur n’a jamais rien imprimé et n’avait même pas le matériel nécessaire. Il a juste tout sous-traité à une autre entreprise qui a fait tout le boulot, et lui s’est contenté de prélever une énorme commission au passage. Autrement dit, l’argent public finance le RN, qui signe des contrats bidons au-dessus des prix du marché avec des copains qui s’en mettent plein les poches. Que vont dire les habituels soutiens du RN cette fois ? Qu’il s’agit encore d’un acharnement ?
En tout cas, c’est Nicolas qui paie pour les escroqueries de l’extrême droite.
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