Le milliardaire fasciste Pierre-Édouard Stérin passe une mauvaise semaine


Deux actions réjouissantes contre l’extrême droite


En haut : les grévistes font annuler les Nuits du Bien Commun à Aix.
En bas : la villa de Stérin envahie au Pays Basque, décorée de banderoles dénonçant la spéculation immobilière.

Pierre-Édouard Stérin, c’est ce milliardaire réactionnaire qui consacre son temps et son argent à transformer la France en pays fasciste. Exilé fiscal ayant fait fortune en vendant les célèbres «Smartbox», ce monsieur qualifie le RN de «parti de gauche», il met ses moyens au service du «redressement de la France et de la promotion du Christ», il s’oppose à l’IVG, il est fan de Trump et de Musk, et il a élaboré le plan «Périclès». Périclès n’est pas le stratège de la démocratie athénienne, mais un acronyme inventé par Stérin : «Patriotes-Enracinés-Résistants-Identitaires-Chrétiens-Libéraux-Européens-Souverainistes», un plan qui comprend une somme de 150 millions d’euros pour faire gagner l’extrême droite aux élections, en finançant des formation pour de futurs élus, des galas, des réseaux d’influence, des médias…

Dans ce travail de conquête politique, il organise des «Nuits du Bien Commun», des galas de charité dans toute la France qui sont en réalité l’avant-garde de son projet politique. Ces soirées permettent, derrière un faux message de bienveillance, de financer des associations ultra-réactionnaires qui sont en première ligne de la bataille culturelle. Elles sont aussi l’occasion de faire se rencontrer la bourgeoisie locale – qui peut en profiter pour défiscaliser un maximum d’argent grâce à ces dons – et de tisser des liens solides entre les représentant·es de la droite et de l’extrême droite locale afin de réaliser «l’union des droites», l’un des objectifs majeurs du projet Périclès. Partout où elles sont organisées, ces «Nuits du Bien Commun» sont contestées, mais elles ont lieu sous protection policière.

La Nuit du Bien Commun annulée à Aix

Le 6 octobre, à Aix-en-Provence, la «Nuit du Bien commun» n’a pas eu lieu, et c’est grâce aux grévistes ! Le quotidien La Provence rapporte qu’à «la suite d’une occupation de la scène par des techniciens en grève depuis lundi matin, l’organisation de la soirée La Nuit du bien commun au 6Mic à Aix a invité les participants à ‘rester chez eux’ et regarder une retransmission en ligne». Autrement dit, les salarié·es de cette salle municipale prêtée au milliardaire se sont mobilisé·es, et comme ils et elles sont indispensables pour la tenue d’une telle soirée, celle-ci a dû être supprimée. L’équipe de Stérin a annoncé aux participants qu’ils pouvaient visionner une retransmission sur un site internet.

Un gréviste membre du syndicat CNT de la culture et du spectacle explique au média Rapports de force : «Nous sommes 8 salarié·es de l’équipe ‘road’, les petites mains qui montons les installations, à s’être mis en grève ce matin». La salle municipale d’Aix-en-Provence a été décorée d’une banderole «intermittent·es en grève» et quelques fumigènes ont été allumés. Les grévistes ont été rejoints dans la soirée par la manifestation d’opposition à la «Nuit du Bien Commun», et ont pu fêter ensemble cette petite victoire.

Dans les jours précédents, la mairie de droite avait refusé d’annuler l’évènement, alors que cette salle relève d’une mission de service public. Ce sont donc les travailleurs et les travailleuses elles-mêmes qui ont pris la situation en main : sans les petites mains, aucun gala, aucune réunion, aucun meeting fasciste ne peut avoir lieu.

La villa de Stérin envahie dans le Pays Basque

Plus à l’ouest, dans le Pays Basque, Stérin possède une luxueuse villa à Saint-Jean-de-Luz. Il l’avait achetée en 2022 pour 6 millions d’euros en 2022, et la met en vente à 15,9 millions d’euros. Une plus-value énorme, qui pose beaucoup de questions. Les habitant·es dénoncent une opération de spéculation immobilière, qui contribue à faire exploser le prix des logements sur tout ce territoire.

Une porte-parole de l’association Alda – un mot qui signifie «changer» en basque – explique que dans la région, «Depuis quinze ans, 80% des biens ont été revendus à la hausse». Les riches investissent et font monter les prix, et les locaux ne peuvent plus se loger, accélérant «la hausse des loyers et l’augmentation du foncier. Il est donc quasi impossible pour les bailleurs sociaux de construire du logement social».

Pour dénoncer Stérin, le 3 octobre, cette maison a été prise pour cible et envahie par des militant·es, qui ont déployé des banderoles sur les balcons : «L’extrême droite spécule au Pays Basque». Un beau coup de pression, en attendant la réquisition des logements vacants possédés par des riches, pour y loger les personnes dans le besoin. Le milliardaire a porté plainte pour «violation de domicile». Ce monsieur ne se gêne pourtant pas pour outrepasser la loi : il avait refusé de comparaitre à une convocation parlementaire en juin dernier, et est visé par une procédure car il s’agit d’un élit. Mais on le sait, la Loi est une arme de la bourgeoisie, qui sert à maintenir l’ordre social en place, et épargne les riches.

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