C’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures confitures : Pap Ndiaye réchauffe les plats les moins digestes de Blanquer

On savait déjà que le Ministre de l’Éducation Nationale est un macroniste néolibéral dont il ne faut attendre aucune forme d’avancée, aucune forme d’émancipation ou d’amélioration des conditions d’enseignement. Mais on avait tendance à penser que, au moins, cela nous épargnerait les sorties racistes de son prédécesseur. C’est raté : l’islamophobie reste la recette miracle pour lancer des diversions médiatiques.
Alors que l’Éducation Nationale est à bout de souffle après une rentrée catastrophique, que les flics font de la propagande dans des écoles primaires, que la répression syndicale n’a même plus besoin de prétexte pour muter l’enseignant Kaï Terada, membre de Solidaires, et que les lycéens qui protestent sont automatiquement violentés, le problème dont tout le monde parle à la télé est constitué de robes longues «pouvant être considérées comme des tenues religieuses».
Dans le journal Le Monde, plutôt que d’évoquer l’effondrement du système éducatif et la souffrance du personnel et des élèves, Pap Ndiaye parle des adolescents comme de potentiels suspects, avec des «éléments de langage identiques à ceux que l’on trouve sur les réseaux sociaux». Il va jusqu’à évoquer des «signes religieux »par destination », qui peuvent le devenir par une intention que leur prête leur auteur». Il appelle les chefs d’établissement à «regarder précisément les signes ostensibles», en inspectant les tenues. «Un bandana n’est pas un signe religieux en lui-même, mais il peut le devenir» explique très sérieusement le ministre.
Qu’on se rende bien compte : les autorités en sont rendues à faire de la présomption de religiosité sur des mineurs qui fréquentent un service public. On ne parle plus seulement du port du voile, mais de tenues «laissant à penser» qu’un élève est croyant. Jusqu’où peut aller cette surenchère ?
Les adolescentes musulmanes, bouc-émissaires des médias dominants ! Bientôt nous verrons deux files se constituer aux entrées des lycées de quartiers populaires : celle des garçons, contrôlés par des flics qui vérifieront l’absence de ceinture explosive, et la file des filles originaires du Maghreb ou supposées comme telles, dont on vérifiera que la longueur de la jupe est « Républicaine ».
En France le racisme et la répression continuent d’être le plat principal, alors que la jeunesse veut des frites à la cantine et pouvoir s’habiller librement.
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