Gouvernement en guerre contre l’écologie


La trumpisation du gouvernement Macron est chaque jour plus évidente. Autoritarisme, violences policières, complicité avec l’extrême-droite, capitalisme débridé et traitement des opposant-es sous l’angle du terrorisme. À présent, c’est un discours climato-négationniste qui s’exprime au sommet de l’État !


Marc Fesneau, le ministre de l’agriculture, vient de déclarer sur France Inter que les températures sont «normales pour un été», alors même que ce mois de juin a été le plus chaud depuis 2003 et que les températures de l’Océan battent tous les records.

Marc Fesneau est lié à tous les lobbies les plus polluants et toxiques : proche de la FNSEA, le syndicat de l’agro-industrie, mais aussi des lobbies de chasseurs et des pesticides, il a également décoré le chef d’un lobby de la viande. Son ancienne directrice de cabinet travaille aujourd’hui pour une firme vantant les engrais chimiques… Ce n’est plus un ministère, c’est un club de lobbyistes. La sortie de Marc Fesneau sur le climat n’est pas un accident : elle s’inscrit dans une politique cohérente. Celle d’une guerre systématique contre l’écologie. Quelques rappels, rien que ces derniers mois :

➡️ Juillet 2023 : le PDG de Total, Patrick Pouyanné, incarnation vivante du désastre climatique, reçoit la Légion d’Honneur par le gouvernement.

➡️ Juin 2023 : la dissolution des Soulèvements de la Terre est engagée. Il s’agit pourtant de l’un des mouvements écologistes les plus puissants d’Europe, réunissant 150.000 personnes et des dizaines d’organisations politiques ou syndicales. Le mouvement est administrativement détruit, une attaque inédite contre les luttes pour le vivant.

➡️ Mai 2023 : Emmanuel Macron réclame «une pause» dans la réglementation européenne sur les normes environnementales.

➡️ Mai 2023 : Marc Fesneau est interrogé à l’Assemblée à propos d’une étude qui établit l’agriculture intensive comme la première cause de la disparition des oiseaux en Europe. Il ricane avec une collaboratrice sans faire attention à un journaliste qui le filmait : «T’as vu, j’ai dit du bien des pesticides !»

➡️ Avril 2023 : un rapport révèle que les banques françaises ont été «les principaux soutiens européens à l’expansion des énergies fossiles» en finançant les grandes entreprises du pétrole et du gaz à hauteur de 11,9 milliards de dollars l’année passée. En 2022 les États ont versé 1097 milliards de dollars de subventions aux énergies fossiles, un record. Une somme colossale qui aurait pu permettre d’organiser une sortie rapide des émissions de CO2.

➡️ Mars 2023 : l’État déploie 4000 militaires, des drones, des blindés et des hélicoptères pour écraser une marche pour l’eau à Sainte-Soline. En deux heures, 5000 grenades sont tirées par les gendarmes. Plusieurs centaines de personnes sont gravement blessées, dont des dizaines mutilées et deux dans le coma.

➡️ Novembre 2022 : Marc Fesneau, dans un exercice d’inversion dont les macronistes sont coutumiers, accuse les opposants aux mégabassines d’être «anti-écologiques».

➡️ Octobre 2022 : le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin qualifie les manifestant-es de Sainte-Soline d’écoterroristes. Un vocabulaire emprunté à l’extrême-droite. Ce discours prépare l’opinion à l’intense répression qui aura lieu plus tard : l’envoi de brigades anti-terroristes contre des membres des Soulèvements de la terre.

➡️ Juillet 2022 : Macron nomme Christophe Béchu ministre de l’écologie, un politicien de droite extrême, un homophobe qui n’a jamais travaillé, ni de près ni de loin, sur le dossier environnemental. En revanche, il s’était opposé à l’interdiction des néonicotinoïdes tueurs d’abeilles.

➡️ Janvier 2022 : Macron reconnaît que la sortie du glyphosate, pesticide qu’il s’était engagé à interdire, n’est plus à l’ordre du jour. Un acte de soumission à l’agro-industrie et aux lobbies pétrochimiques.

Ces gens ne sont pas corrompus, ils sont la corruption incarnée. Macron prétendait que la priorité de son quinquennat serait l’écologie, et scandait même «Make Planet Great Again» dès 2017, dans un cynisme absolu.

C’est vrai, l’écologie est bien une priorité du Macronisme, mais pas dans le sens où on l’imagine : le pouvoir met toutes ses forces dans la destruction maximale de l’environnement, dans le soutien des écocidaires et dans la répression des mobilisations pour le climat, les ressources et la biodiversité.

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