La loi Darmanin adoptée avec les voix de l’extrême droite


19 décembre, nouvelle date sombre de notre histoire récente. Le projet de loi Darmanin sur l’immigration est adopté par l’Assemblée nationale. 349 ont voté pour, dont 88 du Rassemblement National, et 186 députés ont voté contre.


Sans les 88 voix du RN, la loi Darmanin n’aurait pas atteint la majorité absolue, sans compter les voix des Républicains, dont les idées sont largement alignées sur la famille Le Pen, et parfois même encore plus réactionnaires.

C’est un triomphe idéologique pour l’extrême droite : des mesures qui figurent depuis des décennies dans le programme de Jean-Marie Le Pen sont désormais validées par le gouvernement, comme la double peine, la déchéance de nationalité et le durcissement du droit du sol. La loi comporte aussi la possibilité d’enfermer des mineurs en Centres de rétention à partir de 16 ans, le fichage des empreintes sans consentement, la préférence nationale, des attaques contre les étudiants non européens…

Il y a 40 ans, tout le monde ou presque considérait le fondateur du Front National comme un nazi. Aujourd’hui, ses idées sont au gouvernement. Les temps changent, et le vote «barrage» n’aura finalement été qu’un des innombrables mensonges éhonté du manager sociopathe de l’Élysée.

Cette coalition Macron-Le Pen n’est pas nouvelle. Récemment, il y a eu la marche commune du 12 novembre et la communion délirante et haineuse contre la gauche pro-palestinienne. Avant encore, un partenariat de fait à l’Assemblée et des échanges de bons procédés. Par exemple, le RN ne s’est pas opposé à la réforme des retraites et a obtenu en retour des cadeaux de la part des macronistes.

Ces derniers mois, Élisabeth Borne a déclaré que «Marine Le Pen et son groupe respectent les formes», le ministre Dussopt qu’elle «a été beaucoup plus républicaine que d’autres» et la présidente de l’Assemblée que le député RN Sébastien Chenu «n’est pas un bon, mais un très bon vice-président».


Le vote de cette loi confirme le nouvel axe politique au pouvoir : la bourgeoisie radicalisée main dans la main avec les néofascistes. S’en indigner ne suffira pas, il s’agit d’en prendre acte et de riposter.


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