Depuis 20 ans se développent en France et en Europe des «Métropoles». De grands pôles urbains en concurrence entre eux, qui concentrent la population, le pouvoir, l’argent, au détriment du reste du territoire.
L’avènement des Métropoles implique toujours plus d’artificialisation des sols pour faire grossir ces villes pendant que les campagnes et les petites communes se dépeuplent, une concentration des services publics et des emplois aux mêmes endroits pendant que les bureaux de Poste, les gares et les hôpitaux ferment dans les petits et moyens bourgs. Elles sont aussi un synonyme d’invasion de parisiens, d’explosion des loyers et de gentrification de quartiers autrefois populaires, ce qui rend les villes inabordables. Ou encore de fortes inégalités entre quartiers, de grands projets urbains, de vidéosurveillance, d’expulsions d’indésirables, de destruction de liens de voisinage et d’identités locales…
Les Métropoles sont devenues des marques qui doivent être «compétitives», en attirant toujours plus d’habitants et de capitaux.
À Nantes, la Métropole a longtemps été incarnée par un projet : celui de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Pour que la ville soit «attractive», les élus estimaient qu’elle devait se doter d’un grand aéroport international en plus de celui existant. Une lutte acharnée à Nantes et ses environs a permis d’empêcher le béton de dévorer le bocage, et de construire un mouvement magnifique. Mais aujourd’hui, d’autres projets voient le jour, comme les «écoquartiers» absurdes, par exemple celui des Gohards à l’est de la ville, ou le nouveau CHU sur l’île de Nantes.
C’est dans ce cadre qu’une marche contre la Métropole avait lieu le 6 avril à Nantes, appelée par de nombreux collectifs et associations. Une mobilisation assez modeste, dans un contexte de dissensions au sein du microcosme militant local. Le défilé est passé par une série de points symboliques, notamment devant les locaux de Nantes Métropole aménagement, avant d’enflammer un char symbolisant les aménageurs.