Côté pile
La bourgeoisie macroniste a fait son choix. Elle fera «barrage» à la gauche, et soutiendra donc le fascisme.
«Nous ferons barrage aux représentants de cette nouvelle Nupes qui veulent aller siéger à l’Assemblée Nationale, qui seront un danger du coup demain», assénait la porte-parole du gouvernement Prisca Thévenot le 21 juin. La ministre Aurore Bergé allait plus loin : «Le meilleur rempart, notamment face au Front populaire, ce n’est pas le RN, c’est nous».
Chez les sympathisants Renaissance, 71% envisagent de «faire barrage» au Front populaire. Enfin, Jordan Bardella axe toute sa campagne sur le barrage à la gauche, aidé par une diabolisation extrême du Front Populaire par les médias : «Toutes les forces républicaines patriotes du pays doivent se rassembler pour faire barrage au pire du pire et à ce péril de voir l’extrême gauche remporter cette élection législative».
Côté face
Le patron du PS Olivier Faure, la patronne des Écologistes Marine Tondelier et autres ténors de la gauche molle appellent dans une tribune à se désister au profit des macronistes au second tour en cas de triangulaires.
Leurs interventions médiatiques disent la même chose : la gauche doit se retirer et appeler à voter Macron face à un candidat RN. Selon leur souhait, il faudrait que LFI soutienne des macronistes et réciproquement. Ce qui n’arrivera évidemment pas.
Avant même le scrutin, la gauche molle a donc déjà trahi. Non seulement il est insensé, en terme de stratégie politique, d’appeler le Front Populaire à s’éliminer par avance au profit d’une droite macroniste en position de faiblesse et loin derrière elle, mais c’est un déni total du réel. Depuis 7 ans, macron applique un programme d’extrême droite et écrase de façon sanguinaire toutes les oppositions sociales et écologistes. En s’aplatissant, ces gens rêvent d’une sorte de gouvernement socialo-centriste après le 7 juillet, alors que ce qui se dessine est plutôt une coalition entre le RN et Renaissance.