Austérité pour le peuple, augmentations pour l’Élysée et le Parlement


Alors que le gouvernement qui a été imposé par un coup de force contre le verdict des urnes s’apprête à faire passer le plus grand plan d’austérité de l’histoire récente en ponctionnant des dizaines de milliards d’euros sur les services publics, notamment dans l’éducation, le budget de l’Élysée et des parlementaires explose. Une opulence toujours plus indécente pour l’aristocratie républicaine, un régime strict pour la plèbe.


Lors d'une émeute parisienne pour réclamer du pain en 1795, un député nommé Féraud est décapité dans l'Assemblée, et sa tête est présentée à la tribune, sous les yeux du président du Parlement.
Une idée de contestation face au budget du pouvoir qui impose l'austérité.

3 millions de plus pour l’Élysée

Le projet de budget pour 2025 présenté par le gouvernement prévoit d’augmenter les crédits de 3 millions d’euros pour l’Élysée. L’année prochaine, le Palais présidentiel recevra donc 125,7 millions d’euros pour fonctionner. Ces dépenses comprennent la cuisine gastronomique, les chauffeurs, les fleurs, les décorations, fournitures et réceptions du couple Macron… Bref, la vie de château.

En 2024, le budget de l’Élysée culminait à 122,6 millions d’euros, et c’était déjà un record. En réalité, chaque année, Macron explose le budget, et l’augmente l’année suivante. Début 2023, alors que la pauvreté explosait, le palais de l’Élysée annonçait déjà une augmentation de 5,2 millions d’euros.

En 2024, Macron a prétexté de nombreuses réceptions et une année exceptionnellement chargée, notamment avec les Jeux Olympiques. Mais pour 2025, il n’y a pas encore de justifications, c’est juste pour le plaisir.

Dés son arrivée au pouvoir, Macron s’est gavé comme un porc avec l’argent de la République. En 2018, il explosait les frais de 5 millions d’euros. En 2020, il faisait sauter le budget de fleurs de l’Élysée avec une facture à 600.000 euros dont 400.000 pour des «fleurs coupées» en pleine crise sanitaire. En 2019, le «salon doré de l’Élysée» datant du Second Empire avait été recouvert de 15.000 feuilles d’or pour 930.000 €.

Avant l’arrivée au pouvoir de Macron en 2017, le budget de l’Élysée était de «seulement» 102 millions d’euros, ce qui était déjà scandaleux. Macron a donc augmenté les frais de son palais de plus de 25% en 7 ans, passant de 102 à 125,7 millions. Évidemment, ni les salaires ni les aides sociales n’ont augmenté dans les mêmes proportions sur la période.

Rappelons que Macron touche également un revenu de près de 20.000€ par mois en tant que président, et qu’il était millionnaire avant d’arriver au pouvoir malgré une déclaration de patrimoine largement sous-évaluée. Sa “paie” de président n’est que de l’argent de poche, il n’a pas comme nous autres de loyer à payer ou de courses à faire : absolument tous ses besoins sont pris en charge, en terme de nourriture, logement, déplacements, par l’Élysée et ses valets.

16 millions d’euros de rallonge pour l’Assemblée et le Sénat

Pas d’austérité non plus au Parlement et au Sénat. L’Assemblée Nationale voit même son financement augmenter de 10 millions d’euros, et passe à 617 millions d’euros pour 2025. Le Sénat bénéficie aussi d’une augmentation de 6 millions, passant à 359 millions. Officiellement, il s’agit de «compenser l’inflation». C’est drôle, les parlementaires n’ont pourtant pas prévu d’augmenter les salaires des travailleurs en fonction de l’inflation.

Les deux chambres coûteront ainsi à l’État 1,1 milliard d’argent public l’an prochain, pour engraisser des élus qui, pour la plupart, sont fréquemment absents, et qui ne font acte de présence que pour voter des lois toujours plus ignobles, liberticides, racistes et anti-sociales.

La Cour des Comptes révélait que le Sénat n’a pas besoin d’une rallonge, puisqu’il disposait déjà de plus de 1,9 milliard d’euros de réserve en 2023. Réponse des concernés : cet argent «sert déjà à financer les retraites des anciens sénateurs». Ces gens sont si prévoyants. On se souvient que les sénateurs voulaient durcir la réforme des retraites de Macron l’an dernier, mais qu’ils avaient bien fait attention à voter le maintien de leurs propres régimes spéciaux, très avantageux.

Encore plus honteux, en janvier 2024, les Sénateurs ont déjà augmenté leurs frais de mandat de 700 euros par mois et les députés de 305 euros par député.

Un petit coup de pouce bien nécessaire, étant donné l’immense précarité de ces pauvres élus. Rappelons que les sénateurs touchaient alors une modeste indemnité de 7.600€ par mois, à laquelle il fallait ajouter quasiment 6.000€ de «frais de mandat», mais aussi 18.950€ par an en frais de déplacement et de communication, de 15.500€ par an en appareil électronique, ainsi que tous leurs déplacements gratuits… et même des créneaux réservés dans les piscine de Stanislas, établissement d’une élite séparatiste.

Du côté des députés, on touche une rémunération mensuelle de 7.500€ net et une enveloppe pour les «frais» de 5.950 € chaque mois. Mais ce n’est pas tout, chaque député reçoit aussi 10.581€ mensuels pour payer des «collaborateurs». Ce qui avait par exemple permis à Fillon d’embaucher sa femme, qui n’a jamais travaillé.

Démocratie directe

Interrogée sur BFM TV à propos des économies de 40 milliards d’euros sur les services publics alors que le budget du Parlement augmente, la macroniste Yaël Braun-Pivet a déclaré net : «Il n’y a rien à économiser à l’Assemblée nationale». La cantine et les avantages des députés c’est sacré, alors que les hôpitaux et les écoles, c’est open bar pour faire des économies : certains profs des écoles apportent eux-même du savon pour que les gamins puissent se laver les mains !

Pour la petite histoire, durant la Révolution française, l’Assemblée Nationale était régulièrement encerclée par le tumultueux peuple de Paris. Notamment par les groupes de sans-culottes armés, qui envahissaient régulièrement l’hémicycle, et n’hésitaient pas à menacer avec des lances, des lames et des armes à feu les élus pour leur rappeler leurs devoirs, ou leur remettre des pétitions.

C’est peut être ça, la vraie «démocratie participative» et le «dialogue citoyen» dont on entend tant parler aujourd’hui : une confrontation brute et sans médiation. Imaginez une horde de Gilets Jaunes qui débarquerait en plein débat parlementaire en criant des slogans énervés, devant des macronistes cravatés en panique. Rafraîchissant non ?

Il est même arrivé que, lors d’une émeute parisienne pour réclamer du pain en 1795, un député nommé Féraud soit décapité dans l’Assemblée, et sa tête présentée à la tribune, sous les yeux du président du Parlement.


Dans cette époque très «républicaine», les gouvernants français ne se permettaient pas les petites fanfaronnades que nous connaissons aujourd’hui.


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2 réflexions au sujet de « Austérité pour le peuple, augmentations pour l’Élysée et le Parlement »

  1. Au regard du mépris et de la violence de cette oligarchie qui s’accapare tous les pouvoirs et toutes les richesses, il n’y a aucune autre alternative que de la mettre dans le trou.

  2. La loi du 27 juillet 2023 contre les squats (ainsi que d’autres moyens juridiques) doit être utilisée pour mettre le locataire de l’Elysée dehors. Ces raclures de bourgeois entendent faire une loi protégeant les propriétaires, et le proprio du Palais de l’ELysée ce n’est pas l’actuel imposteur de locataire… C’est le peuple

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