« L’immigration » : obsession des médias des milliardaires, préoccupation secondaire pour le peuple


Pour justifier la profusion des sujets sur l’immigration, l’Islam et l’insécurité dans les médias de masse, l’argument habituel des éditocrates est de dire que «ce sont des sujets qui intéressent les français», et qu’ils ne font que s’adapter à une «demande» du public. Même chose pour les intervenants d’extrême-droite qui monopolisent des plateaux : ils seraient invités pour répondre aux attentes de l’audimat.


"L'IMMIGRATION" : OBSESSION DES MÉDIAS DES MILLIARDAIRES, PRÉOCCUPATION SECONDAIRE POUR LE PEUPLE

C’est évidemment un gros mensonge. Dans le rapport annuel du CESE – le Conseil économique social et environnemental – réalisé avec l’institut de sondage Ipsos pour mesurer les «priorités des français» et paru ce mercredi 23 octobre, c’est le thème de la santé qui arrive en tête, suivi du pouvoir d’achat puis de la situation économique du pays. Et pas les névroses racistes des médias dominants comme l’immigration.

Comme le détaille le rapport, un français sur deux estime l’accès aux soins «difficiles», ce qui en fait le «premier sujet de préoccupation». Logiquement, si les médias s’adaptaient à une prétendue «demande» du public, on devrait avoir des reportages quotidiennement sur les services d’urgence qui ferment, sur les patients renvoyés chez eux, sur l’augmentation de la mortalité infantile, la détresse du personnel soignant… Et les présentateurs devraient questionner avec acharnement tous les politiciens sur ce sujet. Vous l’aurez remarqué, il n’en est rien.

Deuxième sujet prioritaire : le «pouvoir d’achat» pour 34% des Français. Là aussi, si les médias respectaient les attentes de leur public, faudrait enquêter sur les marges de la grande distribution, l’absence d’augmentation des salaires alors que l’inflation explose, la précarité, les privations…

La « situation économique et financière du pays » arrive en troisième place avec 28% des avis exprimés. Il faut dire que le gouvernement a caché des trous béants dans les comptes publics avant les élections, masquant ainsi des dépenses absolument délirantes en faveur des riches et des spéculateurs, alors qu’il avait démoli les services publics au nom d’un «équilibre budgétaire» qui n’a en fait jamais existé. Ce mensonge et ce pillage d’argent public devrait être un scandale d’État et engendrer des poursuites contre l’ancien Ministre de l’économie, encore une fois, il n’en est rien.

La «situation politique du pays» arrive en quatrième position. Les médias pourraient ainsi parler du coup d’État de Macron, des raisons de son alliance avec l’extrême droite, de la crise de régime, du danger de la Cinquième République, plutôt que de cogner quotidiennement sur ce qu’il reste d’opposition de gauche…

Mais non, ils préfèrent le thème exploité jusqu’à la nausée de l’immigration. Pourtant, seuls 18% des Français ont placé ce sujet dans leurs préoccupations principales. Alors que c’est le sujet numéro 1, et de très loin sur certains médias.

Une étude de Sleeping Giants, un collectif qui lutte contre le financement publicitaire de médias propageant des «discours de haine», révélait qu’en 2023 les mots «islam» et «immigration» étaient présents 335 jours sur 365 sur les bandeaux-titres de la chaîne Cnews. Autrement dit, il n’y a quasiment pas une journée sans que cette chaîne ne stigmatise une religion minoritaire, dont les croyant-es subissent déjà des discriminations.

« Pour arriver à ce score, toute la rédaction est chargée de trouver le moindre fait divers permettant de soutenir cet agenda » expliquait Mediapart. Et quand ces bandeaux ne parlent pas des musulman-nes, d’autres termes apparaissent, tels qu’«abaya», «wokisme», «insécurité», «peur», «délinquance» et «trafic de drogue», qui apparaissent, selon cette étude, au moins une fois tous les trois jours dans les bandeaux-titres.

Même sur les autres sujets, les animateurs font systématiquement des liens xénophobes avec l’actualité, par exemple Pascal Praud qui avait fait un lien entre punaises de lit et immigration. C’est ce qui s’appelle du bourrage de crâne, Cnews crée ainsi une «ambiance» médiatique qui infuse ensuite dans le reste des médias. En terme de pluralisme politique, il n’y a eu que 4 invités de gauche sur 79 personnalités interrogées en 6 mois.

Pendant la campagne des législatives, la direction de BFM avait donné comme consigne de mettre à l’antenne davantage «d’éditorialistes de droite et droite +».

Les chefs de la chaîne avaient même diffusé une liste d’éditorialistes d’extrême droite qu’il faut inviter : un ex-communiquant du RN, le “JDD” et des journalistes de «Valeurs actuelles».

Le média Arrêt sur Image, avait par exemple comptabilisé les interventions de membres de Valeurs Actuelles : «Du lundi 10 au vendredi 14 juin inclus : pas moins de quatre journalistes du magazine d’extrême droite s’y sont succédés, jusqu’à 7 fois par jour, dans 21 passages au total».

La vision « libérale » qui prétend que les médias « donnent » à leur public les thèmes qu’il attend est donc fausse. C’est une ligne éditoriale imposée délibérément pour intoxiquer les esprits.

Nous ne subissons pas qu’un coup de force institutionnel depuis des années par une caste minoritaire qui redistribue l’argent public aux plus riches, nous vivons aussi et surtout un coup d’État idéologique organisé par une poignée de milliardaires d’extrême droite ayant organisé une OPA sur les médias.


Sans accès aux informations d’intérêt public, celles qui permettent de comprendre la situation, de débattre, de penser politique, c’est la dictature.


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Une réflexion au sujet de « « L’immigration » : obsession des médias des milliardaires, préoccupation secondaire pour le peuple »

  1. Tyrans sanguinaires, grands bourgeois cossus, milliardaires, et dictateurs assassins font partie d’une classe anti – sociale écrasante et assassine bourgeoise. Les milliardaires rachètent toute la presse deficitaire, n’ont pas pour gagner de l’argent, mais pour utiliser les vassaux de « journalistes » dont leur sale boulot c’est d’aller faire du bourrage de crâne du matin jusqu’au soir auprès de la population, pour diffuser l’idéologie (au parfum de merde et de sang) et en redorer le blason de leurs maîtres.

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