Karl Olive : la preuve vivante que l’extrême droite est au pouvoir


Le député macroniste appelle à interdire le plus grand parti de gauche, à déployer l’armée en banlieue et liquider l’État de droit


Karl Olive tout sourire, présentant son livre "Ce beau pays qui est le mien"

Qui doute encore que le macronisme est une nuance de l’extrême droite ? Certainement pas Karl Olive. Ce député radicalisé multiplie les propositions fascistes sans le moindre complexe.

Le 1er novembre, Karl Olive se rendait sur Radio J pour réclamer l’interdiction pure et simple du plus grand parti d’opposition et du premier mouvement politique de gauche en France : «Il faut interdire la France Insoumise qui est un danger pour la société».

Non seulement les macronistes gouvernent avec le RN, mais ils veulent en finir avec ce qu’il reste d’apparence de pluralisme. Il ajoutait : «Je réclame que Jean-Luc Mélenchon soit fiché S, en ce sens qu’à la France Insoumise, ils passent leur temps à appeler au chaos». Pour l’instant, tout le monde a remarqué que les responsables du chaos politique, social et écologique sont au gouvernement. Mais Karl Olive se moque de la réalité.

Le 31 octobre 2023, le député déclarait déjà sur la chaîne d’extrême droite Cnews : «Jean-Luc Mélenchon est un danger pour la société, il devrait être fiché S». Il précisait : «Il est bien plus dangereux qu’un certain nombre de fichés S dans notre société».

La fiche S a été créée sous le régime de Vichy par le fasciste René Bousquet, qui était alors directeur de la police française. Il organisait ainsi un gigantesque système de fichage, baptisé à l’époque «Fichier S» pour «Sûreté de l’État». La Fiche S n’a jamais disparu, et elle est désormais célèbre puisqu’elle sert encore de nos jours à surveiller les opposant-es politiques mais aussi à les salir dans les médias.

Cette fiche n’a aucun caractère légal ni judiciaire. Elle est établie par les services de renseignement, et signifie pour les autorités qu’une personne peut «porter atteinte à la sûreté de l’État», notamment celles soupçonnées de «visées terroristes» ou de «menaces graves» contre les institutions.

Cette fiche permet une surveillance accrue et intrusive des personnes concernées. Le macronisme est tellement radicalisé à droite qu’il considère que Mélenchon, homme politique de gauche modérée, qui a lui même été visé par des tentatives d’attentats d’extrême droite, doit être fiché et surveillé comme un ennemi intérieur.

Dans la même interview, Karl Olive a réclamé l’envoi de militaires dans les banlieues pour, dit-il, provoquer «un électrochoc dans ce pays». «Je pense qu’on devrait tester aussi le mix entre la police nationale, la police municipale et des militaires, pour envoyer un véritable électrochoc dans ce pays lorsqu’il y a de tels drames», a-t-il ajouté sur Radio J. Comme dans les dictatures latino-américaines des années 1970. «On pourrait très bien tester» cette mesure «à Marseille mais pourquoi pas aussi à Poitiers». «Il y aurait un vrai message envoyé. Tolérance zéro», a insisté Karl Olive, pour qui les militaires ne seront «pas là pour faire de la figuration». La France deviendrait donc un régime militaire, avec des soldats face à la population civile.

Le 1er septembre, Karl Olive proposait également sur France Info d’abolir l’État de droit. Il avait appelé à en finir avec la présomption d’innocence : «Je suis pour un délit de criminalité, je suis pour une présomption de culpabilité. Il faut que nous changions de logiciel, arrêtons la présomption d’innocence, allons vers la présomption de culpabilité».

Autrement dit, ce député veut liquider la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 qui consacre que «Tout homme étant présumé innocent jusqu’à ce qu’il ait été déclaré coupable». En d’autres termes, Karl Olive appelle à instaurer la dictature ou à revenir plusieurs siècles en arrière, au temps de l’inquisition.

Pourtant, par le passé, Karl Olive avait défendu la présomption d’innocence pour Macron, et en 2017 pour François Fillon. En fait, Karl Olive rêve d’un régime où l’on peut condamner les pauvres sans procès tout en permettant aux riches et aux puissants d’échapper à la justice.

Karl Olive est le genre de personnage typique de l’époque boueuse dans laquelle nous vivons. Avant d’être député, il était communicant sportif, travaillant pour Canal+ et I-Télé. Élu maire de Poissy, dans les Yvelines, Olive demande aux médecins de sa ville de limiter le nombre d’arrêts de travail des agents de la commune, en comparant les arrêts maladie et l’absentéisme. Les syndicats font alors le constat d’«une mafia politique» et d’«un management par la peur» au sein de la mairie. Karl Olive quitte ensuite l’UMP pour rejoindre Macron.

Habitué des déclarations débiles et dangereuses, il avait aussi réclamé «des lois d’exception» pour interdire la grève lors de compétitions sportives. Il a également été condamné pour prise illégale d’intérêt.


Résumons : un guignol appelle à abolir le premier parti d’opposition, à ficher les opposant-es, à déployer l’armée dans les rues et à instaurer un régime dictatorial pour enfermer sans jugement. Ces propos étaient encore réservés à une poignée de marginaux pétainistes et de néo-nazis il y a quelques années. Ils sont désormais au cœur du pouvoir. Olive en est fier, il est un proche de Macron.

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