En France, le pouvoir ne comprend que la force. Sans contre-pouvoir, il n’a aucune retenue.
Face à l’explosion des prix de l’énergie, le gouvernement anglais de droite gèle les prix. En Allemagne, le gouvernement libéral débloque 65 milliards d’euros pour aider les ménages, après avoir déjà mis en place un plan d’urgence cet été, et rendu quasiment gratuits les transports. L’Espagne et l’Italie ont aussi débloqué des fond et taxé les géants de l’énergie pour financer des mesures d’urgence. Et en France ? Rien.
Le gouvernement doit annoncer ce mercredi 14 septembre une nouvelle hausse des prix. Macron avait déjà dit aux français qu’ils n’ont qu’à «baisser le chauffage» cet hiver. Il nous crache dessus. Pire, en pleine crise sociale, le président s’apprête à attaquer les droits au chômage et les retraites, sans doute en passant en force par 49.3. La France est une exception en Europe de l’Ouest : un gouvernement d’une violence sociale inégalée, un mépris absolu pour la vie humaine, et un sentiment de toute puissance. Macron n’a pas l’intention de faire la moindre concession, même si l’existence de millions de personnes est littéralement en danger – par le froid, la faim, les difficultés à se loger…
Comment expliquer cette exception ? Le gouvernement français n’a pas peur. En Angleterre, des mouvements de grèves ont eu lieu tout l’été, d’autres sont programmés. Des centaines de milliers de personnes appelaient à ne pas payer leurs factures. Ça chauffait un peu, le gouvernement a préféré calmer le jeu. Chez nos voisins, les gouvernants craignent un retour en force du conflit social. Ici, apparemment, Macron s’en moque. Il n’a pas peur du peuple.
Il faut dire qu’il n’a pas tout à fait tort. Les syndicats prévoient timidement une «journée» de grève isolée le 29 septembre, sans perspectives pour le moment. Ils n’ont même pas réussi à se mettre d’accord sur une autre «journée d’action» lors d’une réunion qui a eu lieu il y a deux jours. Quant aux mouvements autonomes et aux colères spontanés, ils sont écrasées par une féroce répression.
Durant les Gilets Jaunes, Macron a traumatisé des milliers de familles. 30.000 personnes blessées, des centaines de mutilées, un milliers de personnes derrière les barreaux, des milliers de gardes à vue. Beaucoup sont encore apeurées par ce qu’elles ont vécu. Et celles qui continuent sont écrasées systématiquement. Le 10 septembre à Paris, plus de policiers que de manifestants, plus de 100 arrestations. Une répression poutinienne. Le rassemblement n’a même pas pu avoir lieu. Macron se dit qu’il peut continuer ainsi.
Alors que faire ? Quelques pistes :
- Lancer, comme en Angleterre, une grève des factures et des loyers
- Se préparer tout de même à la grève fin septembre pour y poser des actions et des perspectives
- S’organiser localement pour bloquer l’économie, comme au début des Gilets Jaunes. Ils ne pourront pas mettre des policiers sur chaque rond-point