Les plus hautes instances universitaires couvrent-elles les fachos ?


Un enseignant qui avait organisé une attaque armée contre le mouvement étudiant réintégré à Montpellier


Image de Jean-Luc Coronel de Boissezon, filmé lors de l'agression de militants à l'université de Montpellier.

En 2018, nous vous avions déjà parlé d’un prof de droit d’extrême droite ayant mené une expédition punitive contre des étudiant.e.s qui bloquaient la faculté de droit de Montpellier au moment de la réforme Vidal. Jean-Luc Coronel de Boissezon, le facho en question, qui passera plus tard par l’institut de Marion Maréchal-Le Pen, avait fait un descente avec une dizaine de nervis identitaires. Cagoulés et armés de bâtons, ils avaient alors tabassé tout ce qui se trouvait sur leur chemin, bien aidés par le doyen et le responsable de la sécurité de la fac. Les images du commando avaient fait le tour des réseaux sociaux, en plein mouvement étudiant.

Condamné par la justice à une peine (6 mois de bracelet électronique) qui rendrait jaloux le moindre vendeur de shit, qui peut très vite être soumis à de lourdes sanctions, il est désormais question que l’individu reprenne son poste en février. Ce procès (dont vous trouverez le compte rendu ici), avait pourtant démontré la sympathie de classe de la justice et la complaisance du parquet. Du reste, Coronel de Boissezon est un récidiviste, puisqu’il avait déjà été condamné pour des violences intrafamiliales en 2013. Un chic type on vous dit.

C’est la décision du Conseil National de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, juridiction administrative propre à l’université, qui va permettre à ce sinistre réactionnaire de réintégrer ses fonctions. Et on veut nous faire croire que les universités seraient gangrenées par une supposée pensée «woke».

L’Université de Montpellier, par une décision de son conseil d’administration, s’oppose à son retour. Non pas par le danger manifeste que représente Coronel de Boissezon, mais par crainte de troubles à l’ordre public, il estime préférable qu’il soit muté ailleurs. Tout est dit !

Cette affaire n’avait pas ému grand monde à l’époque : pas de grande conférence académique pour lutter contre les idées d’extrême droite à la fac, pas de plateaux télé pour informer la population, pas de prise de position des autorités. La situation n’a pas changé.

On peut même rajouter une pièce à ce dossier. En 2021, Édouard Philippe est reçu en sa qualité d’ancien premier ministre au Mardi de l’ESSEC, une école de commerce parisienne qui produit une grande part du parasitisme actuel. Devant les jeunes aspirants bourgeois et héritiers, il dit alors : «En 2018 les universités sont occupées, on les désoccupe». Pensait-il à cette situation ?

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