Nous vivons un moment fasciste


Une semaine après la répression sanglante de la révolte des banlieues suite à la mort de Nahel, le gouvernement interdit les manifestations déclarées en hommage à Adama.


La sœur du défunt, Assa Traoré, avait déclaré une manifestation à Beaumont-sur-Oise, qui a été interdite par le préfet. Des dizaines d’associations, syndicats, partis ont déclaré la manifestation à Paris. Interdiction également.

Pour empêcher des personnes d’aller manifester à Paris, le préfet du Val d’Oise ordonne la fermeture de 15 gares du département pendant toute une journée. Ces mesures sont celles d’une dictature, n’ayons pas peur des mots. Avec Macron, nous visons un moment fasciste. En seulement quelques mois :

➡️ Des pétitions contre le recul de l’âge des retraites ou pour dissoudre la BRAV ont recueilli des centaines de milliers de signatures homologuées, le gouvernement les a jetées à la poubelle.

➡️ Minoritaire à l’Assemblée, le gouvernement a tout simplement supprimé le débat parlementaire. Il est passé sans vote par 49-3, a utilisé une série de mesures d’exception pour accélérer la procédure, contre la majorité des députés et de la population.

➡️ Des grèves massives ont réuni des millions de personnes. Elles ont été royalement méprisées, alors que c’était le mouvement le plus puissant et long depuis des décennies.

➡️ Les libertés associatives ? Le gouvernement dissout les organisations qui dérangent. Les Soulèvements de la Terre, et avant eux des collectifs antifascistes et antiracistes. Le pouvoir menace même la Ligue des Droits de l’Homme ou ATTAC, des associations historiques et assez consensuelles qui semblaient intouchables il y a encore quelques mois.

➡️ En cas de révolte ou de désobéissance civile, le gouvernement déploie une répression militarisée. Mutilations dans les manifestations, arrestations de masse et, plus récemment, l’antiterrorisme contre les écologistes des Soulèvements de la Terre et dans les banlieues.

➡️ Les manifestations déclarées sont également interdites ou menacées.

En France, les contre-pouvoirs sont éliminés les uns après les autres, tous les modes d’actions, des plus dérisoires aux plus conséquents, sont matés méthodiquement. Nous vivons bien un moment fasciste, ce n’est pas encore irréversible, nous pouvons encore vaincre cet horizon obscure. Mais si vous ne le voyez pas, vous faites partie du problème.

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