McKinsey : Élise Lucet remet en lumière le plus grand scandale du mandat de Macron


L’émission Cash Investigation de la journaliste Élise Lucet, diffusée le 17 septembre, était consacrée au cabinet privé de conseil McKinsey, qui a pillé l’argent public et aidé Macron a conquérir le pouvoir.


Jean-Michel Blanquer donne une tape sur l'épaule d'Élise Lucet, il ne veut pas répondre aux questions sur McKinsey pour Cash Investigation.

S’il n’y a pas de grande révélations, l’émission a eu le mérite de rappeler au grand public ce scandale immense, qui est toujours impuni et qui en dit long sur le régime en place. Un scandale McKinsey qui a été trop vite oublié dans l’avalanche d’affaires et d’ignominies dont le gouvernement se rend responsable quotidiennement.

Le duo Macron / McKinsey

D’abord, on peut dire que Macron c’est McKinsey et que McKinsey c’est Macron, les deux sont indissociables. La France est dirigée par une entreprise privée de conseil américaine depuis 2017.

Des employés de McKinsey ont littéralement accompagné Macron en politique dès sa nomination comme ministre sous Hollande, puis ont organisé sa campagne dès 2016 et écrit un projet de loi alors qu’il était encore ministre. De nombreuses réunions «confidentielles» entre Macron et les membres de McKinsey ont été organisées au ministère de l’Économie à partir de 2015.

Par exemple, Karim Tadjeddine, ancien directeur McKinsey, a mis à disposition ses consultants gratuitement pour préparer la campagne présidentielle de 2017. Dès 2016 Macron écrit un ouvrage baptisé «L’État en mode Start up» avec Karim Tadjeddine. Ils se connaissent depuis 2007 au sein de la Commission Attali, sous Sarkozy.

Paul Midy, lui aussi passé par McKinsey, était président d’En Marche pendant la campagne 2017. Il a même hébergé l’adresse du mouvement d’Emmanuel Macron à son lancement. Il est désormais député.

Marguerite Cazeneuve, une autre ex de chez McKinsey, ensuite devenue directrice de l’assurance maladie, a été en charge de la réforme des retraites. Son mari a été directeur de cabinet d’Élisabeth Borne, son père et son frère sont députés LREM.

Maël de Calan, ex McKinsey lui aussi, a été conseiller d’Olivier Veran pendant la crise COVID pour organiser la vaccination.

De même, Guillaume Liegey et Arthur Muller, deux anciens de Mckinsey, ont organisé “La Grande Marche” en 2016 pour lancer la candidature de Macron. Martin Bohmert ancien président «Des jeunes avec Macron», a rejoint McKinsey après avoir été accusé de management agressif et d’agression sexuelle. Parmi les nombreux noms qui reviennent, il y aussi celui d’Ursula von der Leyen, concernée par un scandale McKinsey en Allemagne, où son fils travaille. En 2019, Macron propose à Merkel son nom pour la présidence de la commission européenne, ce qui est accepté.

McKinsey est à la tête de l’État français depuis 7 ans, organise des hold-up électoraux et gouverne contre la population, pour le compte des Marchés et des ultra-riches.

Corruption généralisée

L’État français a dépensé 2,4 milliards d’euros en cabinets de conseil privés entre 2018 et 2022. Plus d’un milliard rien qu’en 2021. Cette somme hallucinante aurait servi à du «conseil informatique, de l’audit» ou la rédaction de «rapports»… En réalité, c’est un système de corruption généralisée qui était révélé dès 2021. Ces cabinets de conseils ont touché des milliards d’argent public pour organiser la baisse des APL, le Pass sanitaire ou la casse des retraites.

L’argent public, notre argent, les a payé pour nous torturer. 957.000 euros : c’était le montant touché par le cabinet américain McKinsey pour une mission «dans le cadre de la réforme des retraites». Après une enquête du Sénat, il n’en reste pour «seules traces tangibles» qu’un PowerPoint et un carnet de 50 pages. Des centaines de milliers d’euros pour des diaporamas minables et nocifs.

Durant la pandémie, McKinsey a aussi touché 100 millions d’euros pour «conseiller» différents gouvernements sur leur stratégie sanitaire. Pour une équipe de deux consultants, le cabinet facturait environ 160.000 dollars par semaine, soit environ 130.000 euros.

Un ancien consultant du cabinet privé McKinsey avouait dans Médiapart en 2022 : «On vendait des fortunes des trucs effarants de nullité».

Durant le premier quinquennat de Macron, McKinsey a empoché 72 millions d’euros de contrats, un record.

Le cabinet de conseil américain McKinsey, qui faisait l’objet en 2022 d’une enquête du Parquet National Financier pour «blanchiment aggravé de fraude fiscale», s’était tout de même vu vu attribuer en juillet un énorme contrat de conseil en stratégie par un organisme public, l’UGAP, l’Union des Groupements d’Achats publics.

Un scandale McKinsey qui date déjà

Le 18 janvier 2022, il y a deux ans et demie, le cabinet de conseil privé était déjà dans la tourmente. Auditionné par une commission sénatoriale, Karim Tadjeddine, ancien directeur de McKinsey et proche de Macron, avait du mal à justifier les contrats publics mirobolants qui sentaient le détournement de fonds publics à plein nez.

Il était invité à expliquer un contrat de 496.800 € payé par le ministère de l’Éducation Nationale pour un rapport sur le “métier d’enseignant”. C’est vrai, quoi de mieux pour améliorer l’éducation nationale qu’un cabinet américain plutôt que d’interroger directement les personnes concernées : personnels et syndicats de l’éducation ?

Pour cette somme, le cabinet avait livré un document de 204 pages et deux PowerPoints de 35 et 66 slides. Plus de 2.000 euros par page. Mais dans le dossier, 72 pages étaient vides ou presque : des photos libres de droit, titres ou citations en grands caractères. On aurait dit le dossier d’un élève qui cherche à tout prix à atteindre le nombre de pages demandées par son prof.

Ainsi, devant les sénateurs, Karim Tadjeddine n’avait même pas été capable de dire en quoi consistait le rapport. Il s’est mis à bégayer comme un élève qui n’a pas préparé son exposé, articulant péniblement une phrase : son entreprise aurait «réfléchi aux grandes tendances des évolutions du secteur de l’enseignement». Passionnant.

Cash Investigation

Forte de ces informations déjà connues, Élise Lucet est allé asticoter les protagonistes, forcément agacés qu’on leur rappelle cette affaire, espérant que tout le monde l’avait oubliée.

Par exemple l’ancien ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer, qui a eu recours au cabinet privé, a pété un plomb face à la journaliste qui voulait lui poser de simples questions. Agressif, il lui a donné une petite tape sur l’épaule en lui disant qu’elle est «dangereuse» pour la démocratie avant de lui claquer la porte au nez. Les macronistes voient le journalisme comme un danger.

L’émission a aussi rappelé l’usage de données publiques pour rédiger des rapports vendus à «prix d’or» à l’État, et des factures ahurissantes pour des rapports qui n’ont même pas été utilisés par l’État. Par exemple McKinsey a facturé 1 million d’euros à la Caisse d’assurance-vieillesse pour une réforme qui n’a pas été mise en œuvre.

Autre révélation, dans ce pillage général, McKinsey a même poussé le vice jusqu’à faire de l’évasion fiscale. L’entreprise n’a pas payé d’impôts en France depuis 10 ans. Le siège social de McKinsey est basé dans l’État du Delaware, aux États-Unis. Un paradis fiscal. La société est donc située bien loin de ses bureaux parisiens sur les Champs-Élysées. Elle a placé une simple boite aux lettres dans cet État américain, sans y exercer d’activité réelle, et se trouve ainsi dispensée d’impôt sur les bénéfices. Concrètement : 329 millions d’euros de chiffre d’affaire annuel pour McKinsey et 0 euro d’impôts payés.

Interrogée par Élise Lucet, l’actuelle directrice de McKinsey France a déclaré qu’elle ne «sait pas» si son entreprise a payé l’impôt. C’est donc un double braquage : facturer des rapports bidons payés par l’argent public puis frauder le fisc.


Le gang composé de Macron et de ses amis de Mc Kinsey a réalisé le casse du siècle. C’est une mafia en costard qui prend le pays en otage depuis 2017.


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2 réflexions au sujet de « McKinsey : Élise Lucet remet en lumière le plus grand scandale du mandat de Macron »

  1. La France est sous la baniere de la dictature capitaliste neoliberale où les experts de Mc Kinsey et autres cabinets de conseils remplacent la voix du peuple, les medias des milliardaires viennent légitimer les crimes et les guerres et les raclures de la politique n’ont que le spectacle d’un cirque à offrir.

  2. Avec une justice aux ordres qui ne poursuit jamais un politique au pouvoir , qui joue les blanchisseuses à grand coup de “non lieu” (cf le cas Bennala) et un parquet qui tient plus des pompes funèbres tellement ils ont entérré d’instructions, il devient aisé de comprendre pourquoi la Justice c’est comme “l’ordre international fondé sur les règles” : un truc qui s’occupe que des pauvres.
    Heureusement, l’impunité , c’est paradoxalement un truc qui finit toujours par se payer très cher :).

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