Le 18 octobre, la sœur du président Argentin Javier Milei a choisi de faire son premier déplacement officiel en France. Elle a été reçue à l’Élysée par Brigitte Macron.

Karina Milei n’est pas seulement la cadette du président d’extrême droite, élu l’an dernier en Argentine et qui impose à son pays un traitement de choc ultra-libéral et répressif. Elle est aussi la secrétaire générale de la présidence. Il y a deux ans, elle était encore «vendeuse de gâteaux sur Instagram» rapporte le quotidien d’opposition argentin Página 12. Aujourd’hui, elle est «l’éminence grise de son président de frère», surnommé «El loco» en Argentine pour son comportement et ses propos violents, son programme destructeur et le fait qu’il ait cloné son chien, déclare vouloir autoriser la vente d’organes ou prétende discuter avec des économistes décédés.
Voilà donc qui est reçu à l’Élysée. Le média argentin «Infobae» explique que la rencontre a duré près de deux heures, et qu’elle a permis «de créer un lien de proximité entre la France et l’Argentine, montrant l’excellent état des relations internationales entre les deux pays et leurs chefs d’État».
Brigitte Macron et Karina Milei ont ainsi «discuté de l’attrait des investisseurs français en Argentine» mais aussi abordé la question de la «bataille culturelle» que mène le gouvernement d’extrême droite argentin, rapporte le même média qui ajoute que «des parallèles ont été établis, soulignant l’esprit réformiste et le courage politique que les deux présidents partagent». En effet, les deux violentent les pauvres pour distribuer l’argent aux riches.
Macron sur la même ligne qu’un «fou» libertarien et dictatorial, c’est assez logique. Ce qui l’est moins, c’est cette idée de «bataille culturelle» commune : cela veut dire que l’Élysée trouve inspirante la manière dont Milei impose ses idées en Argentine, avec des propos racistes, misogynes ou climatosceptiques…
«La Première dame de France a souligné le soutien du président Macron à l’Argentine et a exprimé son intérêt pour les réformes de Milei» poursuit l’article, notamment «certains dossiers qu’elle valide, comme la mise au travail des concitoyens au chômage» et la «collaboration avec le secteur privé pour résoudre ce problème».
Par ses politiques, Javier Milei a plongé une part énorme de la population d’Argentine dans la misère depuis son élection : dévaluation de 50% de la monnaie, destruction de ministères, coupes budgétaires, suspension des travaux publics et réduction des subventions aux transports et à l’énergie… Le taux de pauvreté est passé de 44% à 57%. Les salaires ont baissé de 21% en moyenne. Le crime organisé explose.
Milei a aussi pris des mesures contre la liberté de manifester et les droits des femmes, baissé les retraites. Voilà ce que Brigitte Macron trouve intéressant. Tout ça est assez cohérent avec l’alliance entre Macron et le Rassemblement National pour rester au pouvoir.
Ces derniers jours, les universités d’Argentine se mobilisent contre les coupes budgétaires et le gouvernement a envoyé des policiers lourdement armés dans les établissements pour arrêter les professeurs qui contestent le pouvoir. Un symbole très inquiétant qui rappelle la dictature militaire qui avait eu lieu en Argentine. Il faut dire que Macron a fait de même, en envoyant la police sur les campus lors de mouvements étudiants, ce qui n’était jamais arrivé auparavant. Enfin, pour ne rien arranger, le président argentin est un féroce soutien d’Israël.
Cette visite diplomatique n’est pas le premier signe d’amitié et de lien idéologique entre Milei et Macron. En décembre dernier, l’argentin avait envoyé un maillot de foot à Emmanuel Macron avec écrit «Vive la liberté putain !» en espagnol, son slogan fétiche. Plutôt que d’ignorer ce «cadeau» grossier, le français avait choisi de poser avec et d’en publier la photo. En retour, Milei avait tweeté ses remerciements ponctués à nouveau de l’expression grossière «carajo». Ce soutien de Macron était une aubaine pour le nouveau président argentin, elle lui donnait une crédibilité.
L’amicale du capitalisme barbare fait bloc, vous ne pourrez pas dire que vous ne saviez pas, carajo !
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Une réflexion au sujet de « Brigitte Macron reçoit la sœur de Javier Milei pour parler de « bataille culturelle » »
Tant que la bourgeoisie aura entre ses mains l’exclusivité des moyens de production, les racailles comme Macron et Meilei resteront des porteurs d’idées neoliberales et représenteront les figures des plus grandes saloperies de ce monde : Tyrans sanguinaires, milliardaires, grands bourgeois cossus et dictateurs assassins.