Le 14 décembre prochain, la ville d’Orvault près de Nantes accueillera un meeting d’Angeline Furet, députée RN au parlement européen.
Au début du mois de novembre déjà, le n°2 du RN Sébastien Chenu était venu pour un meeting à Vertou, en périphérie de Nantes. Il avait été reçu par un comité d’accueil antifasciste, lui-même accueilli par une présence policière délirante et violente, blessant 3 personnes.
Le 14 décembre, ce sera donc le deuxième meeting d’extrême droite à Nantes en un peu plus d’un mois. Par ces rendez-vous répétés, il est évident que le RN a pour objectif s’implanter durablement sur le territoire nantais. Ces réunions publiques sont des tests pour voir s’il est possible de reprendre pied dans une ville qui lui est historiquement hostile.
Alors que l’extrême droite vient de voter la motion de censure malgré tous les efforts et cadeaux offerts sur un plateau par Michel Barnier, elle n’a jamais été aussi proche du pouvoir. La démission d’Emmanuel Macron lui permettrait une probable victoire dans le cas de présidentielles anticipées. La nomination d’un nouveau gouvernement, qui sera certainement plus à droite encore, lui sera tout aussi bénéfique. Il suffit pour s’en convaincre d’écouter les bruits de couloir sur le potentiel futur premier ministre : Retailleau, Darmanin, voire un ministre directement issu des rangs du RN. L’extrême droite co-gère déjà le pouvoir en France.
Au niveau local, l’implantation du RN dans la région est aussi un enjeu majeur : en 2026 auront lieu les élections municipales. On le sait, le parti de Marine Le Pen veut conquérir les villes, et commence à placer ses pions.
Nantes, tout comme le grand Ouest en général, peut se glorifier d’être un territoire traditionnellement hostile à l’extrême droite, une terre de résistances. D’ailleurs, à chaque fois que l’extrême droite essaye de s’installer, il lui arrive des bricoles…
En 2016 la permanence du Front National ouverte quai de Versailles, en face de la Préfecture de Nantes, avait été contrainte de fermer suite à de nombreuses «redécorations». N’ayant visiblement pas compris le message, les fachos avaient rouvert quelques mois plus tard, non pas une, mais deux permanences, à Varades, dans l’est du département, et à Nantes. Elles avaient rapidement subi le même sort. En 2017, la permanence d’Orvault avait reçu des engins incendiaires à peine un mois après son implantation.
Les Nantais et Nantaises ont toujours su recevoir les grands meetings d’extrême droite : lors de la venue de Marine Le Pen en février 2017, des milliers de personnes avaient manifesté énergiquement dans le centre ville. À proximité du Zenith, où devait se tenir le discours, un car de militant-es RN en provenance de Rennes avait été stoppé par une barricade et entièrement repeint. La route entre Rennes et Nantes avait été bloquée pendant plusieurs heures par une opération escargot.
En 2021 lors de la venue d’Eric Zemmour, des centaines de militant-es déterminé-es avaient pris d’assaut le meeting.
Après des années d’échecs, l’extrême droite tente de planter ses griffes à Nantes, en commençant par tâter le terrain. Des meetings à répétition, puis un local, et après ? Barrons-lui la route !
Syndicats, autonomes, paysan-nes, étudiant-es, travailleur-ses, chômeur-ses, unissons nos forces pour leur envoyer un message clair : les fachos ne sont pas les bienvenus. Ni aujourd’hui ni jamais, ni ici ni ailleurs.
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