
Imaginez que les plus hauts représentants du Macronisme se déplacent en Israël alors que cet État viole toutes les règles du droit international, que ses dirigeants sont visés par des mandats d’arrêts internationaux pour «crimes contre l’humanité», qu’ils organisent une épuration ethnique et envisagent de déporter deux millions d’hommes, de femmes et d’enfant de Gaza. Ce serait déjà monstrueux non ?
Mais quand, en plus, ils posent avec un homme armé, un élu israélien qui appelle à «vider la bande de Gaza. L’aplatir. Comme à Auschwitz», alors c’est de la complicité fasciste assumée.
Le 15 mars, la photo prise dans le nord d’Israël a été diffusée simultanément sur les réseaux sociaux par Gabriel Attal qui légende : «À Metoula, à la frontière israélo-libanaise, pour échanger avec les autorités politiques et militaires, et les habitants» et par Caroline Yadan qui précise : «Nous étions ce matin à Metoula pour rencontrer son maire, David Azoulay».
David Azoulay est un colon d’extrême droite qui aime parader armé, et qui a déclaré en décembre 2023 : «Il faut vider la bande de Gaza. L’aplatir. Comme à Auschwitz. En faire un musée pour que le monde entier puisse voir ce qu’Israël peut faire. Que personne ne vive dans la bande de Gaza pour que le monde entier puisse le voir, parce que le 7 octobre a quelque part été une deuxième Shoah».
Suite à ces propos atroces et révisionnistes, le Mémorial d’Auschwitz avait fermement condamné David Azoulay : «La mémoire des victimes d’Auschwitz a, parfois, été violée et instrumentalisée dans diverses déclarations extrêmes», et les propos de l’élu israélien «peuvent sonner comme un appel au meurtre d’une ampleur semblable à celui qu’a connu Auschwitz», a écrit le porte-parole du mémorial, ajoutant que les «autorités» israéliennes devraient prendre des mesures contre Azoulay».
Le 22 mars 2024, le même maire expliquait dans les médias israéliens, fusil à la main, que «la seule solution», c’est la guerre. À chaque fois que cet homme prend la parole, c’est pour réclamer plus de souffrance et de sang du peuple palestinien.
Cet élu qui devrait être poursuivi a donc posé en bonne compagnie. À ses côtés :
Prisca Thévenot
Cette macroniste de choc a été, tenez-vous bien, «Ministre déléguée chargée du Renouveau démocratique» après le coup de force du parti présidentiel à l’automne dernier. Aujourd’hui, elle n’a plus de mandat, mais elle est entrée au conseil d’administration de Radio France. On comprend mieux les purges et la ligne éditoriale de la radio.
Prisca Thévenot, mariée à un banquier, est une manageuse toxique. L’an dernier, pas moins de 7 membres de son cabinet ont démissionné, dénonçant le harcèlement moral, les humiliations répétées et la «violence verbale» de la ministre. En 2021, elle déclarait sur Cnews : «Le Pen parle très bien et ça c’est un fait, mais elle ne fait pas beaucoup […] en ce moment est en train de se jouer le sujet dont elle raffole, le séparatisme, et elle ne fait rien ! Elle devrait y aller franchement».
L’été dernier, Prisca Thévenot délirait, racontant «qu’il y a une médaille d’or qu’on a oublié d’attribuer, c’est celle de de l’indécence et de l’anti-France pour La France Insoumise». L’«anti-France», c’est un concept forgé par l’extrême-droite radicale depuis plus d’un siècle. Au sein du gouvernement, c’est Prisca Thévenot qu’on envoyait sur les plateaux télé pour tordre le réel et dérouler les pires éléments de langage.
Guillaume Kasbarian
En novembre dernier, celui qui était encore «Ministre de la fonction publique» de Macron avait vivement salué Elon Musk sur Twitter. Ultra-libéral assumé, il avait aussi concocté un plan de destruction des arrêts maladies pour les fonctionnaires. Auparavant, il avait porté la loi dite «anti-squatteurs», dénoncée par toutes les associations pour le droit au logement et pour l’aide aux sans-abris. Elle permettait aux propriétaires de faciliter l’expulsion de locataires très rapidement. Depuis, le nombre de sans-abris morts à la rue a battu un record.
Gabriel Attal
L’éphémère Premier Ministre, âgé de 35 ans, est aujourd’hui secrétaire général du parti Renaissance. Il était héritier millionnaire avant même d’être trentenaire. Attal est fils d’un producteur de cinéma parisien, il a été élève dans une école privée élitiste puis il a fait un tour à Science Po avant d’entrer en politique, où il a été propulsé dans les hauts postes de pouvoir par les macronistes. Toute sa vie, il n’a connu que les palais de l’élite parisienne.
En juin dernier, alors en pleine campagne électorale, Gabriel Attal assénait : «Nous croyons que l’émancipation passe par le travail». « L’émancipation par le travail », c’est mot pour mot la traduction de la devise nazie « Arbeit macht Frei ». Soit Gabriel Attal est profondément inculte, soit il est profondément pervers.
Caroline Yadan
C’est une députée macroniste fanatiquement sioniste. Elle a notamment affirmé : «Le lien du Peuple Juif à la terre d’Israël n’a pas eu besoin de l’ONU pour exister, le sionisme est un rêve plusieurs fois millénaire et réduire Israël à une seule décision de l’ONU c’est nier l’histoire du Peuple Juif». Après tout, pourquoi appliquer le droit international quand on peut tout simplement imposer les recommandations d’un texte religieux vieux de quelques milliers d’années !
Caroline Yadan est proche du gouvernement Netanyahou. En 2023, elle était montée au créneau pour dénoncer un tag «Free Palestine» aperçu près d’une fac parisienne. Selon elle, il s’agissait d’un slogan «du Hamas qui vise à éliminer l’État d’Israël et à exterminer tous les juifs». Encore plus sidérant, elle expliquait qu’un autre tag mentionnant «Fuck antisemitisme» voulait dire «J’emmerde ceux qui lutte [sic] contre l’antisémitisme parce que je revendique l’être». Le réel est inversé sans aucun complexe. En août 2023 Caroline Yadan tweetait : «Et la dissolution de LFI pour lutter contre l’antisémitisme c’est une idée aussi non ?»
Cette photo est une archive. Elle servira de preuve de complicité de crimes contre l’humanité et de génocide, devant le tribunal de l’Histoire.
Édit : Contrairement à ce que pouvais laisser entendre le tweete de Prisca Thévenot, il s’agit sur la photo non pas de David Azoulay mais d’un civil armé. Cela ne change évidemment rien au fait que la macronie est partie rencontrer un politicien aux propos génocidaires afin de faire sa com’ raciste.
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Une réflexion au sujet de « Soutiens inconditionnels du génocide »
L’Histoire ne jugera personne.
Après la 2ème guerre mondiale, bon nombre de responsables politiques et économiques sont passés entre les gouttes, et ont même eu des responsabilités malgré tout ce que l’on savait d’eux. De la même façon, la bourgeoisie, qui a été fortement impliquée dans la montée de la haine dès le début des années 30, s’est juste fait discrète après 44. Pourtant, son rôle était parfaitement connu et documenté.
Aujourd’hui, nous savons toutes et tous ce qui se passe, et à l’instar des années 30, la bourgeoisie se ne cache pas de son orientation, justifiant sans vergogne les génocides dans tous les médias mainstream et cherchant à prouver qu’un geste nazi n’était pas nazi.
Donc non, l’Histoire ne jugera rien. La population, de plus en plus abrutie, ne retiendra que les « vérités alternatives ».
Et de toute façon, pour l’Histoire puisse juger de quoi que ce soit, il faut qu’il reste encore un droit international et des démocraties pour l’appliquer. Le droit international est mort et enterré, et nos démocraties l’ont rejoint…