Un nouvel hôpital militaire pendant que la santé publique agonise faute de moyens

Visage luisant, yeux exorbités : Macron continuait sa tournée à Marseille ce mardi 27 juin. Il a annoncé la construction d’un nouvel hôpital militaire à Marseille pour «préparer la France à une éventuelle guerre de haute intensité». S’adressant aux élus marseillais, il expliquait «votre hôpital jouera un rôle clé en cas de guerre de haute intensité, pour pouvoir accueillir plus de militaires qui seraient touchés par des blessures très graves».
«Cet hôpital de nouvelle génération devra répondre aux besoins que nos armées auront pour les décennies à venir, il sera un concentrateur et un incubateur de compétences et il sera un véritable outil de défense en pleine autonomie pour pouvoir mieux nous engager aux combats et mieux recevoir nos blessés ». Macron s’y voit déjà, il en bave d’envie. Les dirigeants français rêvent de guerre. Ils invoquent la guerre même en cas de pandémie. Pendant le confinement, ils ont même réussi à militariser la question du soin.
À travers cette annonce, Macron semble donc envisager une «guerre de haute intensité» en France à court ou moyen terme. On se souvient qu’en mars dernier, il parlait déjà de faire basculer le pays dans une «économie de guerre», et s’était adressé aux industriels de l’armement pour les inciter à une «prise de risque accrue» en matière de ventes d’armes. Il appelait les marchands de canons à «produire davantage et plus rapidement, également pour préparer l’armée française en cas de conflit majeur» et d’être «encore plus agressifs sur la conquête de nouveaux clients export».
En janvier, le gouvernement débloquait 413 milliards d’euros pour l’armée. En parallèle, le Service National Universel, un grand programme coûtant des milliards d’euros, est lancé pour embrigader les lycéen-nes dans l’idéologie militariste et nationaliste dès le plus jeune âge. Les pauvres n’ont rien à gagner dans leurs guerres, et tout à espérer d’une paix mondiale entre les peuples et de l’abolition des inégalités sociales.
Toutes ces dépenses, en particulier l’idée d’un «hôpital militaire», paraissent complètement déconnectées et obscènes. Depuis des années, le personnel soignant hurle au manque de moyens dans l’hôpital public. Ces derniers mois des patients de tous les âges, du nourrisson au nonagénaire, sont décédés faute de prise en charge dans les service d’urgence. L’été dernier, un excédent majeur de décès était lié aux fortes chaleurs et aux carences des services hospitaliers. En France, on meurt faute de soins. À cause du manque de moyens ! Mais Macron parle de soigner des soldats blessés au combat.
Ces dernières années, le régime a poussé tous les curseurs autoritaires de la Cinquième République au maximum. État d’urgence sanitaire, anti-terrorisme contre les opposant-es, batterie de mesures de surveillance, arsenal policier militarisé, 49-3, dissolutions… Macron ne peut pas aller plus loin sans modifier ouvertement le régime politique et sortir du cadre existant. Sauf si…
Sauf si un état de crise militaire lui permettait d’avoir les pleins pouvoirs. Rien ne dit que cela arrivera, mais Macron prépare clairement les esprits à la guerre, dans ses actes et ses discours. «Nous sommes en guerre» répétait-il déjà il y a trois ans. Le sommet du pouvoir est peuplé de sociopathes dangereux.
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