Scandale : près de Nantes, les socialistes offrent encore une salle à l’extrême droite


Quelques jours après l’attaque de néonazis à Paris, l’extrême droite est accueillie à Saint-Herblain, commune populaire de la banlieue nantaise, le samedi 22 février


Quelques jours après l’attaque de néonazis à Paris, l'extrême droite est accueillie à Saint-Herblain, commune populaire de la banlieue nantaise, le samedi 22 février

Dimanche 16 février au soir, un commando de 30 néonazis attaque la jeunesse internationaliste et antifasciste en plein Paris, aux cris de “Paris est nazi, Lyon est nazi aussi”. Un syndicaliste de la CGT est poignardé et deux autres personnes sont hospitalisées. Cet attentat gravissime n’est que le dernier d’une longue série et le résultat de la banalisation du fascisme, tant dans les médias que les discours politiques.

Car l’extrême droite n’a pas changé. Les liens personnels, idéologiques et économiques entre les groupuscules néonazis et le RN sont avérés, ils ne sont que les deux faces d’une même pièce. Le RN ne se place parfois à distance que par stratégie électorale.

Cette attaque est la conséquence de décennies de normalisation des discours d’extrême droite. Les néonazis sentent que le vent est en leur faveur et passent à l’attaque. Après la dissolution décidée par le président Macron en juin dernier, plaçant le RN aux portes du pouvoir, le nombre d’attaques de néonazis avait explosé. Voilà le vrai visage de l’extrême droite. Qu’elle soit cagoulée et armée dans la rue, ou policée en costard cravate dans leurs meetings, il faut la combattre sur tous les terrains.

En parallèle, l’extrême droite tente de s’implanter dans l’Ouest de la France, territoire qui lui était historiquement hostile, et en particulier à Nantes, ville de luttes et de résistances.

Par le passé, les candidats Zemmour ou Le Pen ont tenté d’organiser de grands meetings électoraux aux abords de la ville. À chaque fois, ils ont été fortement chahutés. À Saint-Brévin, l’extrême droite a lancé une mobilisation raciste contre un centre d’accueil pour les réfugiés, allant jusqu’à incendier la maison du maire pour semer la terreur. Mais à chaque fois, les antifascistes étaient présents pour leur faire face. À Nantes ces dernières années les attaques fascistes, parfois très violentes, se sont multipliées avec la complicité de la police.

C’est dans ce contexte que la mairie PS de Saint-Herblain va accueillir une réunion du RN samedi prochain, dans ses locaux, à la salle du Grand B à 15h. Cette provocation est d’autant plus grave que le Grand B est un espace social, comprenant une ludothèque et des sièges associatifs ou une radio locale, situé en plein dans le quartier populaire de Bellevue. Les socialistes nantais sont coutumier du fait : la mairie de Nantes avait déjà prêté la maison des Syndicats au Front National pour un meeting de campagne en 2020.

Le PS fait la guerre aux mouvements antiracistes et anticapitalistes, qui n’ont jamais accès à de telles salles, mais offre ses locaux à l’extrême droite de façon systématique. Pour la petite histoire, Jocelyn Gillet, qui a rejoint le RN et est l’invité de samedi, figurait sur la liste du Parti Socialiste lors des élections municipales de Saint-Herblain 2020. Il risque, à l’avenir, de siéger au Conseil municipal. Rien d’étonnant donc à ce que la mairie PS de Saint-Herblain accueille l’un de ses anciens membres. Le PS gangrène la gauche et se place encore une fois du mauvais côté de l’histoire.

Après des événements organisés à Vertou, Orvault ou Savenay ces derniers mois, le RN continue de tenter de s’implanter localement. Le patron du RN en Loire-Atlantique vient de déclarer dans la presse qu’il vise «plusieurs mairies» dans le département lors des prochaines municipales, ce qui serait un tournant politique. Et c’est avec ce projet en tête que le parti d’extrême droite multiplie les meetings et réunions dans des communes situées autour de Nantes. Autrement dit, le PS aide le RN à s’implanter localement pour conquérir des mairies.

Et tout cela quelques jours après qu’un syndicaliste ait été poignardé par des nervis fascistes. Une provocation qu’il ne faut pas laisser passer.

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