La présidente des Pays-de-la-Loire : à l’avant garde du capitalo-fascisme

Christelle Morançais, politicienne surpayée, proche de l’extrême droite, liée à François Fillon et Bruno Retailleau, a imposé au mois de décembre un projet de coupes budgétaires de près de 100 millions d’euros dans les Pays-de-la-Loire. Principalement dans la culture (-73%), le monde associatif et l’égalité hommes-femmes (-100%).
Un massacre à la tronçonneuse qui menace des milliers d’emplois culturels et artistiques, et tout le tissu social de la région. Mais cette mesure drastique a permis à Christelle Morançais d’obtenir un buzz médiatique national, et de se positionner comme une potentielle ministre dans un futur gouvernement. Pour la droite et l’extrême droite, elle est celle qui a réussi à écraser le monde artistique, culturel et associatif dynamique dans une ville comme Nantes. Et ça leur plait.
Une enquête de Médiacités révélait le train de vie de patronne des Pays-de-la-Loire, qui a fait fortune dans l’immobilier avant de se lancer dans la politique. Elle est la présidente de région la mieux payée de France : 6.880€ mensuels. Plus que confortable, mais pas suffisant puisqu’elle a multiplié les déplacements et repas avec des journalistes ou dans des clubs privés dans la capitale. Restaurants, nuits d’hôtel : elle aurait claqué plus de 40.000€ d’argent public entre 2021 et 2023. Elle s’est également offert un photographe personnel car “elle trouvait qu’il n’y avait pas assez de photo d’elle”… C’est pas cher, c’est l’État qui paie.
Elle sait être généreuse avec l’argent public : à la tête de la région, elle a aussi fait financer un film royaliste produit par le Puy-du-fou, et subventionné l’association «La nuit du bien commun», par ailleurs financée par le milliardaire d’extrême droite Pierre-Édouard Stérin, qui fait des interventions «d’éducation à la sexualité» sous un angle religieux et réactionnaire dans les lycées catholiques. Une fois le portrait de cette dame charmante brossé, voyons ses dernières déclarations.
Musk, ce «génie»
Le 17 janvier, trois jours avant l’investiture de Trump, et alors que le milliardaire propriétaire de X et de Tesla était annoncé comme futur chef d’un «département de l’efficacité gouvernementale» qui consiste à démanteler des services publics, un appel à quitter son réseau social avait été lancé.
En réponse, elle publiait une tribune lunaire pour expliquer que les Pays-de-la-Loire ne quitteront pas X : «Est-ce la « toute puissance » du génial dirigeant de Tesla, Space X et Starlink qui nous effraie ou est-ce le reflet de nos propres insuffisances que ses succès nous renvoient à la figure que nous refusons de voir ?» demande-t-elle.
«La meilleure réponse à Musk et à la Silicon Valley, ce ne sont pas la censure, les règlements et les pleurnichages. La meilleure réponse, ce sont l’innovation, l’ambition et la concurrence. Alors, un peu d’orgueil, par pitié !»
Trois jours plus tard, Elon Musk faisait des saluts nazis retransmis en mondovision. Mais au moment d’écrire sa tribune, Christelle Morançais ne pouvait pas ignorer que ce patron qu’elle trouve «génial» avait déjà multiplié les déclarations antisémites et suprémacistes, qu’il avait ré-ouvert des milliers de comptes néo-nazis et racistes sur X tout en censurant ceux de gauche, qu’il avait prôné l’eugénisme, et qu’il était accusé d’agression sexuelles.
Quant au génie de Musk, martelé en permanence par toute l’extrême droite mondiale, il est à relativiser. Sa fortune de départ est héritée de son papa, exploitant une mine d’émeraude en Afrique du Sud. L’entrepreneur a réussi un joli coup financier avec Paypal, simple application de transaction devenue très populaire au moment l’explosion d’internet, qu’il a pu revendre très cher. Depuis, Musk s’illustre surtout par sa capacité à embaucher des ingénieurs plutôt qu’à trouver des idées lui-même.
Depuis que Christelle Morançais a qualifié Musk de «génie», le milliardaire a démantelé avec une extrême brutalité l’USAID, l’Agence américaine pour le développement international, une institution qui organise des programmes humanitaires dans 120 pays. Ses employés ont reçu l’ordre par courrier électronique de ne pas se rendre à leur bureau.
«L’USAID était un nid de vipères de marxistes radicaux de gauche qui détestent l’Amérique», ou encore une «organisation criminelle», «diabolique», une «escroquerie» a écrit Musk. Pourtant, l’USAID est aussi un outil au service de l’impérialisme américain, et distribuait son aide au développement afin de maintenir un certain nombre de pays dans la zone d’influence américaine.
Quelques jours plus tard, les sbires de Musk sont entrés de force au sein de l’agence météorologique nationale (NOAA), pour lui couper les vivres et bloquer l’information climatique. Une atteinte gravissime aux sciences, à la démocratie.
Voilà ce qui inspire la Présidente des Pays de la Loire.
Égérie de Bolloré
Depuis qu’elle a massacré la culture et le monde associatif de sa région, Christelle Morançais est devenue une véritable star des médias d’extrême droite. En décembre, elle signait dans le Journal du Dimanche, propriété de Bolloré, une tribune justifiait ses coupes à la tronçonneuse : «Réduire la dette, nous le devons à nos enfants».
Paris Match, possédé par le même Bolloré, vient de diffuser un publi-reportage avec des photos flatteuses intitulé : «Christelle Morançais, l’élue qui valait 80 milliards d’économies», et décrivant ses enfants «fiers de leur maman», ou encore l’élue «aux yeux embués». Émouvant. Les comédiens qui n’ont plus de boulot seront touchés.
Le JDD publiait il y a quelques jours une interview ultra-complaisante. Morceaux choisis : «La « présidente », comme l’appellent ses soutiens, semble imperméable à ces quolibets qui accompagnent désormais chacune de ses apparitions […] ses partisans louent son pragmatisme budgétaire. Elle l’a fait sans trembler : supprimer quelques subventions jugées hors périmètre régional». Dans l’article, elle déclare : «J’ai touché à un tabou. Ces associations ont pris l’habitude des subventions, ce n’est pas un droit acquis à vie !»
Morançais est présentée quelques lignes plus loin comme «féministe» tout en étant «héritière de la droite Madelin». Féministe en étant proche de Retailleau et de la droite catholique traditionaliste, attention aux déchirures avec un grand écart aussi violent. Toujours dans le JDD, Morançais récidive : «La France rêverait d’un Musk ! Il incarne le talent et fédère l’Amérique». Il fédère. Enfin, sauf les noirs, les femmes, les latinos, les LGBT, les pauvres…
«Le travail libère»
L’obsession de Christelle Morançais qui s’est enrichie, rappelons-le, grâce à la spéculation immobilière, soit l’activité la plus parasitaire qui soit, c’est de mettre les pauvres au travail. Elle le répète dans toutes ses interviews : «En France on a un vrai problème avec la valeur travail».
Le 5 février, elle publie dans l’hebdomadaire d’extrême droite Valeurs Actuelles une tribune titrée «Au travail, citoyens !» Elle y écrit : «Nous croyons que le travail libère, […] Nous pensons, contre les apôtres de la décroissance, que le travail c’est la vie». Une vie qui tue, puisque plus de 1000 personnes meurent au travail chaque année en France, le plus haut taux d’Europe.
«Le travail rend libre», c’est littéralement le slogan utilisé par les nazis. Soit Christelle Morançais n’a aucune culture historique, soit elle fait un clin d’œil délibéré au troisième Reich. Ce qui n’est même plus à exclure, puisque le salut nazi semble revenir à la mode.
Évoquant des ouvrier des entreprises Valeo et de Michelin, menacés de licenciement, à Cholet, elle parle à leur place : «Ils ont parfaitement compris que le problème ce ne sont ni les actionnaires ni le niveau des dividendes, mais l’effondrement de notre compétitivité face aux appétits américains et chinois». Oui, évidemment. Les ouvriers menacés d’être virés ne critiquent jamais les actionnaires, d’ailleurs ils adorent leur patron.
Toujours dans cette tribune, elle parle de la «colères des grands patrons français» qui se plaignent de payer des impôts : «Ils sont les seuls à regarder la réalité en face». Morançais est bien une trumpiste qui évolue dans une réalité alternative.
Sur le fond, il faut rappeler que c’est justement Morançais et sa famille politique, la droite néolibérale, qui ont désindustrialisé la France depuis 50 ans, licenciant des millions d’ouvrier en imposant la mondialisation capitaliste, qui a mis en concurrence les travailleurs français avec des opprimés sous payés du Sud global. Le projet de la présidente des Pays-de-la-Loire est-il de rendre les ouvriers français «compétitif» avec des ouïghours au travail forcé dans les usines chinoises ?
Elon Musk, Trump, Milei ou Morançais appartiennent à la même famille politique : l’amicale du capitalisme ensauvagé, du néolibéralisme barbare. Les uns, aux USA, font des saluts nazis. Les autres, en Argentine, détruisent des ministères à la tronçonneuse. Christelle Morançais, quant à elle, sort son révolver quand elle entend le mot culture.
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Une réflexion au sujet de « Pour Christelle Morançais, «le travail rend libre» et «Elon Musk est un génie» »
STOP avec les Ouighours !! Vous ne savez RIEN de RIEN ici à Contre attaque, site que je consulte régulièrement pour sa qualité d’infos….alors SVP, ne tombez pas non plus comme toute la propagande en cours dans le piège idiot du travail forcé, du génocide, des camps de travail, des avortements etc… et… de la population du Xijiang !!! IL N Y A PAS DE TRAVAIL FORCÉ DANS CE PAYS DE CHINE !! Aucune preuve AUCUNE et l’ONU le dément donc soyez un peu sérieux SVP. Aucune journaliste n’est revenu de ce pays avec de telles preuves, mais pour se faire bien voir de nos copains US il faut cracher sur la Chine….facile et pas cher !
Je vous invite à lire ou discuter sur les livres de Maxime Vivas, administrateur du site Le Grand Soir pour un peu plus de sérieux. Merci