Le récap de 2024


Après une année 2023 flamboyante, entre un mouvement social massif contre la casse des retraites et la révolte contre les violences policières suite à la mort de Nahel, l’année 2024 aura a été beaucoup plus maussade sur le terrain des luttes, mais aussi très tendue et troublée sur le plan politique.


Un feu d'artifice illustre le récap 2024 de Contre Attaque

Non seulement Macron a continué sa guerre sociale, mais il a dissout l’Assemblée par surprise, dans le but de gouverner en coalition avec le RN, puis il a piétiné le résultat des élections qui avaient été remportées, contre toute attente, par le Nouveau Front Populaire. 2025 va commencer par une crise de régime majeure, avec un gouvernement illégitime composé de la droite et de l’extrême droite, qui risque de tomber ces prochaines semaines.

Ces tensions n’ont pourtant pas abouti à un zbeul général. Pour autant, l’année a tout de même été traversée par des mouvements de colère : une révolte agricole complexe, des désarmements en tout genre, quelques crépitements durant l’été, des ripostes antifascistes, le mouvement de solidarité avec la Palestine qui s’est poursuivi…

De notre côté, Contre Attaque n’a pas chômé : plus de 1300 nouveaux articles ont été publiés, nous avons multiplié les fresques et les banderoles, nous avons organisé de nombreuses Assemblées, soirées et formations… Et surtout, nous avons fait paraître un livre sur l’histoire insurrectionnelle de la ville de Nantes : «Nantes, ville révoltée».

Voici notre résumé de l’année, avec une sélection d’articles qui méritent encore d’être lus pour préparer une année 2025 pleine de rage et de révolte.

Au pouvoir, la bourgeoisie radicalisée joue aux chaises musicales

Macron plus que jamais pétainiste

Même s’il a pu trembler, 2024 n’aura pas vu Macron chuter de son trône. Le monarque aura même multiplié les discours pétainistes, entre annonces délirantes et propos racistes.

Attal remplace Borne

Côté gouvernement, le jeu de l’année est celui des chaises musicales : pas moins de quatre premiers ministres se sont succédés en 2024. C’est d’abord Gabriel Attal qui a gagné le poste, remplaçant Élisabeth Borne qui avait fini son travail de saccage des retraites.

Dissolution de l’Assemblée : une campagne législative bloc contre bloc avant le flou artistique

Au début de l’été, c’est la dissolution de l’Assemblée qui a bousculé le gouvernement. On a tôt fait d’oublier la victoire du RN aux élections européennes, on voit désormais beaucoup plus clair dans le jeu des macronistes : l’objectif est de propulser l’extrême droite au pouvoir. La gueule du barrage… La victoire finale du Nouveau Front Populaire, alliance contre-nature des gauches social-démocrates et libérales, ne nous donnera qu’un sursis, mais pas vraiment un élan révolutionnaire : Macron continuera de tout saccager sur son passage.

Barnier débarque

Au bout de deux mois d’été sans gouvernement, c’est finalement Michel Barnier qui est propulsé à Matignon. Un vieillard de droite validé par le RN et qui nomme la pire des droites à des postes clés, en particulier Retailleau à l’Intérieur. On se souviendra de Barnier comme le premier ministre le plus bref de la Vème République, mais la motion de censure qui fait tomber son gouvernement bénéficiera des voix du RN, qui renforce encore son pouvoir de nuisance.

Bayrou : l’homme providentiel de la macronie ?

2025 va donc commencer avec un vieux routard de l’extrême centre à Matignon : François Bayrou est premier ministre, lui qui avait été ministre de la Justice pendant trois semaines sous Macron, avant d’être mis en examen pour abus de confiance, recel d’abus de confiance et escroqueries concernant des soupçons d’emplois fictifs. On va moins se marrer que devant les marionnettes des Guignols !

Dresser la jeunesse ou l’éduquer, le gouvernement a tranché

Entre destruction finale de l’école publique, subvention de l’enseignement privé, renforcement de l’élitisme, port de l’uniforme et SNU généralisé : la jeunesse n’est pas gâtée ! C’est qu’on a moins besoin de cerveaux fonctionnels que de caniches obéissants pour recruter dans la police ou l’armée.

International : entre guerres et résistances anticoloniales

Moyen-Orient : l’État d’Israël inarrêtable

Dans l’actualité en 2024, c’est bien sûr la situation au Moyen-Orient qui est mise en avant. Pas assez toutefois du côté des médias dominants, qui regardent de loin le génocide en cours à Gaza. L’État d’Israël, soutenu par les puissances occidentales, n’en finit pas d’assouvir ses pulsions de mort, que ce soit en accélérant la colonisation de la Palestine ou en attaquant le Liban dès les premiers jours de l’année, risquant à chaque instant une escalade mondiale.

À l’heure actuelle la barbarie coloniale ne semble toujours pas connaître de limite, malgré des mandats d’arrêt de la justice internationale. Israël occupe également une partie de la Syrie et bombarde régulièrement d’autres pays comme le Yemen.

Ailleurs dans le monde, c’est aussi un sacré bordel

Entre révoltes et autoritarisme, entre les dictatures qui chutent et celles qui se durcissent, le climat politique mondial ne s’est pas vraiment apaisé en 2024…

Révolte en Kanaky

La situation dans les colonies françaises ne s’est pas vraiment améliorée non plus : retour des CRS en Martinique sur fond d’émeutes contre la vie chère, révolte en Kanaky après une réforme de la loi électorale, cyclone à Mayotte qui ne suscite que le racisme et le mépris du gouvernement… Et l’année se termine au summum du mépris colonial avec la nomination de Manuel Valls comme ministre des Outre-Mer.

Médias : les chiens de garde mordent plus fort que jamais

Calomnies en série face aux soutiens du peuple palestinien, fake news et copinage dans les cercles du pouvoir : les médias dominants n’ont jamais été aussi décomplexés de servir la soupe à une bourgeoisie radicalisée.

Répression : quand l’État policier se lâche

S’il y a bien un domaine qui ne souffre pas des coupes budgétaires, c’est bien la répression. Le climat d’impunité dont jouissent les forces de l’ordre établi est encore renforcé en 2024, avec Retailleau qui prend à cœur de faire pire que Darmanin. Une véritable mafia raciste en uniforme.

Déchaînement de racisme et mort aux frontières

Pour les 20 ans de Frontex, l’année a été particulièrement meurtrière et les actes racistes ont explosé, en particulier au moment des élections où la parole libérée s’est jointe aux actes. Il paraît impossible de recenser toutes les barbaries quotidiennes qui ont eu lieu depuis un an, en voici quelques extraits marquants.

Climat écocidaire et impunité capitaliste

Pendant que la gauche sociale-démocrate fait des ronds de jambes pour conquérir un pouvoir qui ne veut pas d’elle, la catastrophe climatique s’intensifie, et le capitalisme déchaîné n’a pas l’intention de s’arrêter en si bon chemin.

L’A69, un projet d’un autre temps

Symbole du capitalisme moderne et du clientélisme des édiles politiques locales, le chantier de l’autoroute A69, entre Castres et Toulouse, a été le terrain d’une lutte acharnée cette année. Entre des mobilisations massives, des sabotages et une répression toujours plus violente, la justice a décidé de ne pas trancher. L’inutilité du projet est établie, et le chantier se poursuit : l’A69 n’est rien de plus qu’une affirmation de la toute puissance de l’État sur la nature, qui continuera à se défendre en 2025.

Explosion de la colère agricole

Jeux Olympiques de la répression

Parenthèse enchantée de la macronie, les JO 2024 auront finalement eu lieu, malgré les promesses de la CGT et leur slogan « Pas de retrait, pas de JO ». Ils auront eu lieu, mais dans quelles conditions ? 

Les femmes, grande cause du quinquennat

C’est désormais un classique de la macronie. Chaque année on ne s’attend à rien, mais on est toujours irrémédiablement déçu-es. De Depardieu à Arthur, les agresseurs ont leurs soutiens mais aussi leurs casseroles. Et l’affaire Pélicot pourrait bien changer la donne, au moins en partie.

L’affaire Pélicot, le « monstre » de Mazan

En 2024, c’est aussi le procès des viols de Mazan : Dominique Pélicot est jugé en compagnie de 51 violeurs, l’occasion d’en finir avec le mythe du « bon père de famille ».

Décorer la ville de Nantes

Cette année 2024 a vu des batailles politiques s’emparer des murs de la ville de Nantes. Fresques, collages, graffitis : tous les moyens sont bons pour visibiliser la solidarité avec des populations opprimées.

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